Poursuite des combats dans le Sud libyen

BENGHAZI, Libye (Reuters) - Les forces de l'Armée nationale libyenne (ANL) du général Khalifa Haftar, basée dans la région de Benghazi, ont frappé des brigades rivales dans le sud de la Libye, a-t-on appris dimanche auprès de témoins et de responsables locaux. Plusieurs avions ont bombardé la région de Joufra, précise-t-on de même source. Ces frappes ont fait des victimes en nombre indéterminé, a indiqué un témoin. Elles ont été lancées trois jours après l'attaque dont a été victime l'ANL, jeudi, sur la base aérienne de Brak al Chati, à 250 km environ au sud de Joufra. L'Armée nationale libyenne affirme que jusqu'à 141 de ses membres ont été tués dans cette attaque menée par la 13e Brigade, rattachée au ministre de la Défense du gouvernement d'accord national soutenu par l'Onu et dirigé par le Premier ministre Fayez Seraj. L'organisation Human Rights Watch a recueilli des témoignages selon lesquels "des dizaines de combattants de l'ANL ont été tués, certains d'une balle dans la tête, ce qui s'apparente à des exécutions sommaires". Un porte-parole de la 13e Brigade, aussi connue sous le nom de Troisième force, a déclaré que le raid contre la base de Brak al Chati avait été mené en riposte à des attaques imputées à leurs ennemis. Depuis plusieurs mois, la région de Brak al Chati, qui comprend également une autre base militaire à Tamanhent et la ville de Sabha, est devenue une zone d'affrontement entre les brigades affiliées à l'ANL et les groupes armés fidèles au gouvernement de Tripoli, soutenu par les brigades de Misrata. Le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, a fait part de sa profonde inquiétude face à cette escalade des combats en Libye. "Il est particulièrement troublé par le nombre élevé de morts de même que par les informations sur des exécutions sommaires de civils qui, si elles étaient confirmées, pourraient constituer des crimes de guerre", a dit son porte-parole, Stéphane Dujarric, dans un communiqué. (Ayman al-Warfalli, Ahmed Elumami et Aidan Lewis; Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André pour le service français)