Pourquoi le vert est-il associé au malheur sur scène ?

Au XVIe siècle, il était presque impossible de fabriquer du textile vert.  - Credit:Natali Ximich / Shutterstock / Shutterstock / Natali Ximich
Au XVIe siècle, il était presque impossible de fabriquer du textile vert. - Credit:Natali Ximich / Shutterstock / Shutterstock / Natali Ximich

Verres de rouge et verts de rage. Voilà comment vous accueilleraient les comédiens s'il vous venait l'idée de débarquer sur les planches tout de vert vêtu. Non seulement la couleur ne vous irait pas au teint, mais, en plus, elle porterait malheur à la troupe. C'est en tout cas la superstition qui persiste dans le monde du spectacle.

Le vert est la teinte mal aimée du théâtre. La crainte est telle que la couleur rattachée à l'espoir ou à l'écologie est encore proscrite dans certains lieux de spectacle. Bannir le vert, c'était, à l'origine, une manière d'éviter tout accident.

Du vert aux vertiges

Au XVIe siècle, il était très difficile pour les teinturiers de fabriquer ce colorant. « Le vert ne tient pas, se décolore, disparaît même sur certains tissus », explique l'historien Michel Pastoureau dans un article. À l'époque, les produits végétaux utilisés pour les teintures, comme des orties ou des fougères, ne permettaient pas d'avoir des nuances verdoyantes et durables, mais plutôt des tons « délavés », « grisés » et « peu résistants à la lumière et aux lessives ».

À LIRE AUSSIL'été du « Point » : testez vos connaissances ! La seule manière d'avoir des costumes verts était de les peindre avant chaque représentation. Le vert-de-gris, teinte employée pour cet usage, était réalisé à partir de l'oxyde de cuivre, lui-même produit en laissant des lamelles de métal dans du vinaigre. Mais ce mélange se révélait très corrosif et donc toxique pour les artistes. Irritant po [...] Lire la suite