Pourquoi les sites web chinois semblent “bloqués en 2003” ?

“Avec ses bannières clignotantes, ses interfaces bigarrées et ses pêle-mêle de liens désordonnés”, le web chinois donne parfois “l’impression d’un voyage dans le temps”.

Dans un article publié en septembre 2023, The World of Chinese (TWOC) interroge les designs “dépassés” proposés aux internautes chinois.

S’agit-il d’“un simple parti pris esthétique ou y a-t-il d’autres raisons à ces choix ?”

Concevoir un site web dans le contexte chinois est d’abord un défi technique lié aux sinogrammes, les caractères chinois : “Le choix limité de polices complique la tâche lorsqu’il s’agit de mettre en avant du texte.”

Cet “amas logographique” brouille la lisibilité des pages. Un cauchemar pour les spécialistes de l’UX – la sacro-sainte user experience, “l’expérience utilisateur”, ou l’art de proposer des sites web accueillants.

Un Chinois devant un site web en septembre 2007.. PHOTO TEH ENG KOON/AFP
Un Chinois devant un site web en septembre 2007.. PHOTO TEH ENG KOON/AFP

“Des études de psycholinguistiques montrent que les lecteurs chinois bougent leurs yeux de façon asymétrique et scannent les pages en se concentrant moins sur les éléments individuels, ce qui leur permet de naviguer plus vite sur des pages surchargées.”

Le site chinois “The World of Chinese”

Mais “les internautes chinois se soucient-ils vraiment de l’aspect des pages web”, demande The World of Chinese. “Les sites Internet semblent ne pas jouer un grand rôle dans leur quotidien.”

C’est sur WeChat que le web s’organise. Weixin (le nom chinois de l’application) est tout à la fois le moyen de communication le plus populaire dans le pays, une plateforme d’e-commerce et un moyen de paiement. Y sont aussi hébergés des blogs, que Courrier international explore pour traiter de l’actualité chinoise.

En Chine, les URL sont dépassés, résume l’article. Désormais “les cartes de visite indiquent un code QR qui emmène directement les personnes sur le compte WeChat du propriétaire”.

Et pour beaucoup d’institutions, comme les universités, un site web n’est qu’une vitrine permettant de renvoyer l’internaute vers WeChat, Xiaohongshu (un réseau social comparable à Instagram) ou Douyin (la version chinoise de TikTok).

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