Pourquoi la relique du cœur d'Anne de Bretagne est-elle si légendaire ?

Il faut imaginer un véritable cœur, embaumé et enfermé dans un autre cœur, cette fois-ci un écrin en or, recouvert d'inscriptions en vieux français, à la gloire de la reine, et surmonté d'une couronne ornée de fleurs de lys. L'objet précieux, qui a auparavant renfermé l'organe royal d'Anne de Bretagne (1477-1514), était caché depuis plusieurs années, après un vol en 2018 qui a fait grand bruit. Mais il est désormais à nouveau visible aux yeux du public, accroché comme en lévitation dans une salle d'exposition du musée départemental d’art et d’archéologie de la Loire-Atlantique, ou musée Dobrée, à Nantes, depuis le samedi 18 mai. Ce vestige de l'histoire est entouré d'une aura particulière, celle d'une duchesse particulièrement appréciée des Bretons, mais qui est aussi renforcée par plusieurs mythes autour d'un objet qui a failli complètement disparaître. Julie Pellegrin, directrice du musée, qui a été fermé 12 ans pour travaux, revient pour Ça M'Intéresse sur la force symbolique du cœur d'Anne de Bretagne, et de son retour.

Pour comprendre pourquoi c'est un objet qui passionne, il faut déjà regarder ce cœur : "C’est un objet précieux. Son poids d’or est très faible, mais sa qualité esthétique est très forte. C’est un unicum : on connaît d’autres cœurs reliquaires de souverains, c'était une tradition, mais ils sont souvent en plomb, et il n'en existe aucun qui ne soit aussi finement travaillé que celui-ci", nous explique-t-elle. Cette pièce d’orfèvrerie rare, aux qualités techniques (...)

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