Pourquoi le Rassemblement national est (encore) en froid avec BFMTV

Marine Le Pen répondant aux journalistes au salon des Quatre colonnes de l’Assemblée nationale en février (illustration).
Marine Le Pen répondant aux journalistes au salon des Quatre colonnes de l’Assemblée nationale en février (illustration).

POLITIQUE - Peut-on être un parti qui prétend accéder au pouvoir et s’opposer au recrutement d’une journaliste par la première chaîne d’information du pays ? Oui, répond le Rassemblement national. Ce vendredi 26 mai, Politico rapporte que le parti de Jordan Bardella et Marine Le Pen a décidé de « boycotter » BFMTV.

Une « rupture de confiance » qui trouve sa source dans le recrutement par la chaîne dirigée par Marc-Olivier Fogiel d’une journaliste officiant actuellement chez Quotidien, émission honnie par l’état-major lepéniste. « Ce n’est pas un boycott, mais plutôt un moratoire », temporise auprès du HuffPost l’entourage de Jordan Bardella, qui affirme que cet épisode arrive dans un contexte assez tendu entre le RN et BFMTV.

« Ça fait trois mois qu’ils n’ont plus de journalistes chargés spécifiquement du RN, alors qu’on est le premier parti d’opposition. Donc ce recrutement, c’est un peu la goutte d’eau qui fait déborder le vase », poursuit notre interlocuteur. « Est-ce que Jean-Luc Mélenchon accepterait que BFM recrute des journalistes de Valeurs actuelles pour suivre LFI ? Quoique ceux de VA sont journalistes, pas ceux de Quotidien qui font du divertissement », accuse notre interlocuteur, alors que nos confrères de TMC sont bien des journalistes dotés de cartes de presse.

Un premier boycott en 2020

Résultat, les téléspectateurs ne sont pas près de voir des responsables du RN sur les plateaux du leader de l’info en continu. « On n’envoie plus personne tout en continuant de dialoguer avec la chaîne. C’est temporaire », ajoute notre source. Sollicitée par Le HuffPost, la chaîne nous a indiqué ne pas vouloir faire de commentaire.

À noter que ce n’est pas la première fois que le Rassemblement national coupe les ponts avec BFMTV. En 2020, L’Express et France inter rapportaient que consigne avait été donnée en interne de snober les invitations de la chaîne d’information en continu dans le cadre d’un bras de fer entre les deux entités. Le parti présidé à l’époque par Marine Le Pen déplorait « une série de mauvais traitements » à l’égard du RN.

Irritée par des commentaires la concernant, Marine Le Pen avait même annulé l’interview politique que présentait alors Apolline de Malherbe. Un coup de pression qui n’avait finalement pas duré, puisque les cadres du parti finissaient quelques mois plus tard par retrouver le chemin des studios de BFMTV.

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