Pourquoi la "primaire populaire" espère faire l'union à gauche pour 2022

(Photo d'illustration) - Fred TANNEAU © 2019 AFP
(Photo d'illustration) - Fred TANNEAU © 2019 AFP

L'union sacrée pour faire gagner la gauche en 2022. C'est l'objectif de la "primaire populaire" dont le vote aura lieu du 13 au 16 janvier prochain. Des personnalités politiques déjà engagées dans la course à la présidentielle (Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot) côtoient des figures qui n'ont pas manifesté leur intérêt comme Clémentine Autain ou François Ruffin.

Désignés par une consultation citoyenne qui a rassemblé plus de 134.000 personnes, ces élus ont jusqu'au 30 novembre pour indiquer leur souhait de participer ou non à la primaire. Le vote aura lieu du 13 au 16 janvier par un scrutin en ligne à un seul tour, avec pour but de pousser les candidats de gauche à se rallier au grand gagnant.

Redonner confiance dans la politique

Pour l'instant, aucun politique n'a manifesté son désir de s'inscrire dans ce processus. Une position incompréhensible, juge le porte-parole de la primaire populaire, Samuel Grzyboswki.

"Anne Hidalgo va être désignée par 22.000 adhérents au PS, Yannick Jadot a gagné une primaire qui a rassemblé 100.000 personnes, et Fabien Roussel est à la tête d'un parti qui a 43.000 militants. Les candidats ne peuvent pas mépriser un mouvement social spontané comme le nôtre", juge cet entrepreneur social auprès de BFMTV.com.

"Yannick Jadot que je soutiens est déjà issu d’une primaire populaire et citoyenne”, répond Mounir Satouri, eurodéputé EELV qui a coordonné la campagne de Yannick Jadot, dans les colonnes du Huffington Post. "Je ne comprends pas que les partis ne soient pas plus partants", lui répond Charlotte Marchandise, candidate à la primaire populaire.

"Si les politiques avaient joué le jeu, nous aurions au moins 500.000 inscrits aujourd'hui. On a plus de 80% des Français qui disent aujourd'hui ne pas faire confiance au personnel politique. On leur donne une occasion unique de montrer qu'ils font passer les intérêts des Français avant la lutte des places", estime auprès de BFMTV.com celle qui a gagné la primaire en 2017, avant d'abandonner, faute de parrainages.

"Mourir d'une carence en utopie"

La "primaire populaire" a réussi à faire signer aux candidats et votants “un socle commun”, appuyé par dix propositions qu’ils pourraient tous porter. Parmi elles, une "vraie loi climat", un "revenu de solidarité dès 18 ans" ou encore le rétablissement de l’ISF.

"On est en train de mourir de la carence en utopie. Ce que j'entends sur les marchés quand je parle avec des gens n'a rien à voir avec les débats qui agitent les plateaux de télévision. On est à 10 millions de pauvres en France et on sent qu'on est dans un moment de bascule. On ne peut pas rester les bras croisés et accepter que la gauche parte à nouveau divisée alors qu'on a des solutions", se désole Charlotte Marchandise.

"2022 sera l'élection du siècle. Est-ce qu'on va rester avec un président et une majorité de droite ou est-ce qu'on avance sur une vraie transition écologique? On ne peut pas se dire qu'on va tout réparer après l'élection quand on aura détruit nos dernières sources d'espoir", estime de son côté Samuel Grzyboswki.

Charge aux organisateurs de maintenant convaincre. Si aucun objectif de participation n'est fixé officiellement, les organisateurs espèrent au moins 500.000 votants.

Article original publié sur BFMTV.com