Pourquoi Poutine lâche les rênes de Danone

Photo d'archives d'une publicité de Danone à Moscou, en 2005.  - Credit:Abd Rabbo Ammar / Abd Rabbo Ammar/ABACA
Photo d'archives d'une publicité de Danone à Moscou, en 2005. - Credit:Abd Rabbo Ammar / Abd Rabbo Ammar/ABACA

Entre les deuxième et troisième boulevards périphériques de Moscou, là où se dressent les bureaux de Danone Russie, l'annonce du Kremlin du mercredi 14 mars n'a étonné personne. Depuis juillet 2023, une décision plaçait cette filiale du géant français de l'agroalimentaire sous tutelle de l'État russe, mesure qui vient d'être révoquée. Mais ne vous y trompez pas : cela ne signifie pas pour autant que Danone va reprendre les rênes de sa filiale russe. En réalité, l'acte porté par Vladimir Poutine ouvre la voie à une cession à un proche du cercle présidentiel.

Remontons le fil de cette histoire folle qui a interpellé le monde des affaires français, en particulier les entreprises encore actives sur le sol russe. Nous vous en avions raconté les coulisses en juillet 2023. C'est à partir du début des années 1990 que Danone a contribué à nourrir la population locale en ouvrant des magasins de produits importés. S'en est suivie, en mai 1995, l'exploitation d'une première usine de yaourts à Togliatti, puis de douze autres… Avant le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022, le champion français réalisait 5,6 % de son chiffre d'affaires en Russie, et environ 2 % de ses bénéfices. Danone en Russie, c'étaient aussi 7 200 collaborateurs, dont une poignée d'expatriés. Soit près d'un salarié sur treize de la multinationale.

Problème d'approvisionnement

Au début du conflit avec l'Ukraine, contrairement à un « appel » général, Danone choisit de ne pas quitter la Ru [...] Lire la suite