Pourquoi le partage sur les réseaux sociaux brouille notre capacité à savoir ce qui est vrai ou faux

Une équipe du MIT montre que la simple intention de partager un contenu en ligne entrave la capacité des internautes à juger si une information est vraie. Les "motivations sociales" passent devant la prudence face à un contenu.

Au moins, c’est clair : "le contexte des médias sociaux perturbe le discernement de la vérité". C’est le titre d’un article paru dans la revue Sciences Advances début mars 2023 et signé de chercheurs du Media Lab et de la Sloan School of Management du Massachusetts Institute of Technology (Etats-Unis). Cette étude montre en effet que la perspective de partager un article de média sur un réseau social détériore la capacité des internautes à juger s’il s’agit d’une information vraie ou fausse. A contrario, leur jugement s’avère nettement plus affûté dès lors qu’ils lisent des gros titres sans qu’il soit question de les partager en ligne.

Les chercheurs ont volontairement délaissé tout autre type d’explication sur la facilité qu’ont les fausses informations à circuler via les réseaux sociaux, que ce soit l’enfermement algorithmique, la rapidité des interactions, l’absence de traitement professionnel d’une information. Ils se concentrent sur le rôle joué par la simple possibilité de partager quelque chose. Or, notent-ils dans leur article, "il existe une myriade de motivations au partage d’informations qui dépassent le seul fait de savoir si elles sont vraies."

Une expérience en deux temps

L’équipe a mené une expérience en deux temps auprès de 3 157 participants. Entre fin juillet et début août 2020, ils ont soumis à 768 participants 25 titres d’articles concernant la crise sanitaire du Covid-19, dont 15 contenant une fausse information. Puis, en octobre 2020, les autres participants ont été exposés à 60 actualités politiques (dont la moitié est vraie, l’autre moitié fausse) sous la forme de posts Facebook, avec titre, image et source.

Partant de là, pour certains titres, il a été demandé une partie des participants de dire seulement s’ils les jugeaient vrais. A d’autres, de seulement dire s’ils seraient prêts à les partager en ligne ("sur Facebook ou Twitter par exemple", précise le questionnaire). Un troisième groupe a dû d’abord dire s’ils les partageraient ou non, p[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi