Pourquoi les Ouigo de la SNCF sont dans le viseur du gouvernement espagnol de Pedro Sánchez

Le ministre espagnol des Transports, Óscar Puente, a sévèrement critiqué ce lundi 1er avril la SNCF Ouigo.
THOMAS SAMSON / AFP Le ministre espagnol des Transports, Óscar Puente, a sévèrement critiqué ce lundi 1er avril la SNCF Ouigo.

INTERNATIONAL - Il dénonce des pratiques « profondément déloyales ». Le ministre espagnol des Transports, Óscar Puente, a sévèrement critiqué ce lundi 1er avril la filiale à bas coûts de la SNCF Ouigo, l’accusant de vendre à perte. Pour lui, l’entreprise ferroviaire française cherche à accroître sa part de marché dans le transport de passagers aux dépens de la compagnie nationale espagnole, Renfe.

Dans une interview à la radio Onda Cero, le socialiste Óscar Puente, un socialiste, a reproché à Ouigo, présente en Espagne depuis 2022, de vendre des billets « très en dessous » de leurs coûts pour les trains à grande vitesse.

Le gouvernement de gauche de Pedro Sánchez, a-t-il poursuivi, étudie la possibilité de dénoncer Ouigo devant la Commission nationale des Marchés et de la Concurrence (CNMC).

Une lutte à trois

Tout en indiquant que la libéralisation du marché ferroviaire avait apporté « des choses positives », notamment en entraînant une baisse des prix, il a estimé qu’elle les avait « réduits à un niveau qui n’était pas tenable » pour les entreprises qui se disputent le marché. Elles sont trois en concurrence, à savoir Ouigo, Renfe (qui dispose également d’une filiale à bas prix, Avlo), et Iryo, filiale de la compagnie publique italienne Trenitalia.

« La concurrence doit être loyale et doit permettre aux trois compagnies de faire des bénéfices ou, à tout le moins, de ne pas subir de pertes », a poursuivi le ministre.

Dans un article publié lundi sous le titre Guerre ouverte entre le ministère des Transports et Ouigo à cause de la baisse continue des prix, le quotidien catalan La Vanguardia souligne, citant un rapport de la CNMV sur les trains à grande vitesse, que cette lutte à trois a fait chuter les prix de 40 % par rapport à l’époque où Renfe disposait encore du monopole, il y a trois ans.

Selon le quotidien de Barcelone, le gouvernement espagnol considère que la politique tarifaire pratiquée par Ouigo ne serait pas possible sans l’accord des autorités françaises, dans la mesure où la SNCF est une entreprise publique.

À voir également sur Le HuffPost :

JO de Paris 2024 : Le poisson d’avril de la RATP a fait honneur aux Jeux olympiques

Clément Beaune remet en cause l’option Rachida Dati pour les municipales à Paris