Pourquoi de nombreuses femmes asiatiques-américaines s’appellent-elles Connie ?

“Quand j’étais petite, j’étais persuadée que porter le prénom de Connie Chung faisait de moi quelqu’un d’exceptionnel… et puis j’ai appris pour les autres.” Dans un long article interactif publié par le New York Times, la journaliste Connie Wang décrit ce qu’elle appelle la “génération Connie” : des femmes qui doivent leur prénom à Connie Chung, première journaliste asiatique-américaine à avoir présenté un JT du soir aux États-Unis.

Il est de coutume que les descendants d’immigrés chinois aux États-Unis choisissent eux-mêmes un prénom à consonance occidentale, en plus de leur nom de naissance. Arrivée sur place à l’âge de trois ans, l’autrice de l’article explique que son choix s’est imposé comme une évidence. Elle s’appellera Connie, “comme la belle ‘ayi’ [tante] que l’on voit à la télé”.

Plus tard, lors de son premier jour à l’université, elle entend quelqu’un crier le nom “Connie Wang” mais constate finalement que ce n’est pas elle que l’on interpelle. Elle se met donc à la recherche de toutes les jeunes femmes appelées “Connie” de son campus. Surprise : elle tombe sur une Connie Zheng, une Connie Guo, une Connie Xu, plusieurs Connie Cheng, et de nombreuses Connie Wang. “Pendant des années, j’ai cru que mon prénom avait une histoire particulière. J’étais loin de me douter que c’était celle de toute une génération”, confie-t-elle.

“Choc culturel”

Née aux États-Unis au sein d’une famille originaire de Chine, Connie Chung est devenue la première Asiatique-Américaine et la deuxième femme à présenter un grand programme d’information en semaine. Elle apparait tous les soirs aux côtés de Dan Rather pour présenter l’actualité internationale aux Américains. De par son parcours, de nombreux parents asiatiques, qui ont immigré aux États-Unis dans les années 1970, ont donc décidé de nommer leurs filles “Connie”, en espérant qu’elles connaîtraient “le même succès qu’elle”.

“Leurs enfants ont tous été élevés avec les rêves, les inquiétudes et les aspirations qui naissent d’un profond choc culturel. Mais les noms que ces parents ont donnés à leurs enfants représentent autant d’approches différentes pour gérer ce choc.”

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