Pourquoi Londres renonce à “brûler” toutes les lois européennes

Annulé, le “grand feu de joie”. L’abrogation massive de lois européennes, promise par le gouvernement britannique d’ici à la fin de l’année, se retrouve réduite à peau de chagrin, déplore The Daily Telegraph. “Lors d’une réunion avec les députés conservateurs lundi 24 avril, la ministre des Affaires et du Commerce, Kemi Badenoch, a annoncé que seules 800 des quelque 4 000 lois” entrées dans le corpus législatif du Royaume-Uni au fil de ses quarante-sept années d’adhésion à l’Union européenne “seraient supprimées en 2023”, précise le quotidien eurosceptique.

“En vertu du plan initial concocté par l’exécutif, et actuellement en pleine navette parlementaire, toute loi qui n’était pas explicitement conservée ou mise à jour avant le 31 décembre prochain aurait été automatiquement abrogée”, explicite The Guardian, quotidien anti-Brexit.

“Or ces textes concernent tout un tas de domaines, des droits des passagers aux compensations pour vols annulés en passant par la protection des travailleurs et le respect de l’environnement.”

Perte de protections clés

L’échéance de fin d’année, ajoute le Financial Times, “suscitait de vives inquiétudes chez les syndicats de patrons et d’employés car elle aurait entraîné une grande incertitude et la perte de protections clés”. Du côté des parlementaires pro-Brexit, en revanche, “la nouvelle s’apparente à une nouvelle trahison, après la signature en février d’un accord sur l’Irlande du Nord contesté dans leurs rangs”, souligne The Daily Telegraph.

Au cours d’échanges “houleux” avec les députés conservateurs, Kemi Badenoch, étoile montante de son parti, “a expliqué qu’il n’était pas possible de tout examiner en si peu de temps”, reprend le Financial Times.

“Cette nouvelle approche illustre une nouvelle fois le pragmatisme du Premier ministre, Rishi Sunak, en matière de politique européenne et va être accueillie avec un ouf de soulagement par les fonctionnaires qui avaient été chargés de mettre à jour le code des lois.”

Les Brexiteurs, eux, “voient plutôt le rétropédalage de Kemi Badenoch comme une abdication devant les pressions de l’administration, réputée hostile à la sortie de l’UE”. Et craignent, conclut The Daily Telegraph, “que le reste des lois européennes finissent par ne jamais être abrogées”.

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