Pourquoi l'Afrique de l'Ouest se mobilise-t‑elle contre les djihadistes ?

Si ce n'est pas une réunion de la dernière chance, cela y ressemble beaucoup. Samedi, les dirigeants des pays de la Cedeao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) se sont rassemblés à ­Ouagadougou, au Burkina Faso, pour un sommet ­extraordinaire consacré à la lutte contre le ­terrorisme au Sahel. De l'aveu même des participants, auxquels se sont joints le Tchad, la Mauritanie et le Cameroun, il y a urgence : 2.200 ­attaques, qui ont fait 11.500 morts, ont été dénombrées depuis 2015. Selon le think tank américain ­Center for ­Strategic and International ­Studies, le nombre d'incidents liés aux groupes islamistes s'est élevé à 465 en 2018. Roch Marc Christian Kaboré, le président burkinabé, a reconnu que "l'escalade de la violence" dans son pays "a déclenché une crise humanitaire sans précédent".

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Pourquoi ce drame sécuritaire préoccupe-t‑il désormais l'ensemble des États de la sous-région, alors que certains se montraient jusqu'alors peu concernés? Parce que, comme s'en est inquiété le président nigérien, Mahamadou Issoufou, "la menace descend vers le sud". Une source diplomatique française confirme : "La crise ­déborde. Elle est désormais ressentie au Bénin, au Togo et en Côte d'Ivoire."

La force G5 Sahel n'est plus en mesure de freiner cette expansion du djihadisme

Il paraît aujourd'hui évident que la force G5 Sahel, mise en place il y a cinq ans par les pays les plus concernés (Burkina, Mali...


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