Pourquoi l’autonomie de la Corse est plus que jamais incertaine

Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, et le président Emmanuel Macron, tous deux assis à gauche, ont été accueillis en septembre 2023 à l'assemblée de Corse par Gilles Simeoni, ici debout.  - Credit:Raphael Lafargue/Pool/Sipa
Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, et le président Emmanuel Macron, tous deux assis à gauche, ont été accueillis en septembre 2023 à l'assemblée de Corse par Gilles Simeoni, ici debout. - Credit:Raphael Lafargue/Pool/Sipa

« À moins d'un retournement de situation improbable, il semble que, cette fois-ci, la messe est dite. » Ce ténor du nationalisme corse ne cache pas son amertume. Si la dissolution surprise de l'Assemblée nationale a été un électrochoc sur l'échiquier politique de la France entière, elle a eu l'effet d'un coup de massue dans l'île.

Ce soudain retour aux urnes et l'issue très incertaine qu'elle présage dans la recomposition des rapports de force au Palais-Bourbon comme dans un futur gouvernement donnent des sueurs froides aux partisans d'une Corse autonome.

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« On remet les compteurs à zéro, et rien n'indique que le processus sera remis en route », s'inquiète Michel Castellani, député autonomiste de Haute-Corse. Une chose est sûre : pour l'heure, la dissolution marque un sérieux coup d'arrêt à la réforme constitutionnelle promise par Emmanuel Macron à la tribune de l'Assemblée de Corse, en septembre 2023 : un statut d'autonomie assorti d'un pouvoir normatif pour inscrire la singularité de l'île dans la loi fondamentale.

Dans le camp de Gilles Simeoni, le chef de l'exécutif nationaliste, l'incertitude est plus que jamais de mise. Le patron de la collectivité de Corse le sait : il a engagé beaucoup de crédit politique dans ces négociations et sans doute une lourde part de légitimité, y compris au regard de son bilan controversé à la tête de la région.

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