Pourquoi les “grenouilles dansantes” ont la cote dans les rues chinoises

On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre, mais, visiblement, on s’attire aisément les faveurs des algorithmes avec des grenouilles. En Chine, un déguisement de batracien a gagné ces derniers mois une popularité grandissante, relate The Guardian, si bien que “cette grenouille anthropomorphique s’est fait une place parmi les influenceurs chinois les plus appréciés, aux côtés des streameurs célèbres et des stars des réseaux sociaux”.

La sinologue Manya Koetse, fondatrice et rédactrice en chef du site What’s on Weibo – consacré aux réseaux sociaux chinois –, s’est fait l’écho sur X de cette curieuse tendance : “Cette année, des vendeurs grenouilles sont devenus viraux sur les réseaux sociaux chinois, et les vidéos de leurs nombreuses interactions avec la police locale ou des agents de sécurité constituent un sous-genre à elles seules”, s’amuse-t-elle.

Mais l’“ingrédient secret pour devenir viral sur les réseaux sociaux, précise le journal, c’est la danse”. En particulier sur le réseau social Douyin et son équivalent TikTok, où les vidéos de danse sont particulièrement mises en avant. C’est pourquoi de nombreuses vidéos montrent les batraciens en pleine chorégraphie.

Qui copie qui ?

La tendance semble avoir débuté en septembre 2022, retrace le quotidien britannique, lorsque, à Nankin, dans l’est de la Chine, “une femme surnommée “Tong” s’est mise à porter ce costume pour vendre des ballons dans la rue”. La vidéo a rapidement “fait des émules”, mais elle a aussi ouvert un débat sur la propriété intellectuelle, car cette vendeuse de rue est accusée d’avoir puisé l’idée de ce déguisement dans un dessin animé populaire des années 1980 intitulé Les Frères Calebasse.

Pour Long Wenmao, professeur à l’université de droit et de sciences politiques de la Chine de l’Est, à Shanghai, cité par le Guardian, les deux grenouilles sont en réalité très différentes, puisque celle du dessin animé affiche un “air diabolique et malveillant”, tandis que celle qui pullule ces derniers mois dans les rues chinoises est “mignonne et innocente”. Copiée à son tour par des milliers d’autres vendeurs de rue, la créatrice du costume n’a de son côté pas l’intention de demander de droits d’auteur, comme elle l’a expliqué dans une interview reprise sur le réseau social chinois Weixin. Elle dit vouloir uniquement procurer “du bonheur à tout le monde”.

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