Pourquoi la gauche a perdu en Espagne

Le Premier ministre Pedro Sanchez à l'annonce de la tenue d'élections anticipées, le 29 mai, au palais de La Moncloa, à Madrid.   - Credit:BORJA PUIG DE LA  BELLACASA / LA MONCLOA / AFP
Le Premier ministre Pedro Sanchez à l'annonce de la tenue d'élections anticipées, le 29 mai, au palais de La Moncloa, à Madrid. - Credit:BORJA PUIG DE LA BELLACASA / LA MONCLOA / AFP

Au lendemain d'une lourde défaite électorale, le Premier ministre socialiste espagnol, Pedro Sanchez, au pouvoir depuis 2018, a annoncé la convocation d'élections législatives anticipées le 23 juillet prochain. Les conservateurs ont en effet remporté une large victoire face à la gauche lors d'un double scrutin, municipal et régional, qui se déroulait dimanche.

Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) a ainsi recueilli moins de 6,3 millions des voix (28,1 %) aux municipales, contre plus de 7 millions (31,5 %) pour son rival conservateur, le Parti populaire (PP). Une progression de deux millions de voix pour la droite en quatre ans, et un recul massif de la gauche, qui perd, selon le quotidien El Pais et la Télévision publique TVE, six des dix régions qu'elle dirigeait jusque-là.

L'extrême droite, représentée par le parti Vox, sort, elle, grande gagnante du scrutin : avec plus de 1,5 million de voix aux municipales, le parti a doublé son score en quatre ans et assoit encore davantage sa place de troisième force politique du pays.

Maria Elisa Alonso, enseignante-chercheuse à l'Université de Lorraine, livre son analyse au Point.

Le Point : Comment comprendre cette débâcle du Parti socialiste en Espagne ?

Maria Elisa Alonso : Cette défaite est assez étonnante, et, même si elle était annoncée par les sondages, surprend tout de même par son ampleur. Elle est de fait assez paradoxale : l'économie de l'Espagne se porte bien malgré le contexte international, et le bil [...] Lire la suite