Pourquoi les Français aiment-ils tant se révolter ?

Interview de Gérard Vindt, historien, auteur d’une Histoire des révoltes populaires en France (éd. La Découverte, 2021).

Gérard Vindt : Il faut relativiser cette réputation. Certes, il y a eu en France des révoltes populaires dès le Moyen Age. Le modèle, c’est la Jacquerie. En 1358, en pleine guerre de Cent Ans, le peuple prend les armes contre les nobles qui sont incapables de les protéger des soudards qui parcourent le pays. La révolte a aussi une composante fiscale. Mais en 1381, c’est en Angleterre, qu’éclate la « révolte des Travailleurs » : paysans et artisans se soulèvent contre la fiscalité royale et présentent des revendications comme l’abolition du servage. A la Renaissance, à la fin du XVe siècle et au début du XVIe, c’est le mouvement paysan germanique Bundschuh (soulier à lacet en allemand, NDLR) qui se rebelle contre les redevances fiscales et exige le partage des biens ecclésiastiques. Plus tard, les Anglais coupent la tête du roi Charles Ier en 1649, soit un siècle et demi avant nous. Si l’on regarde le temps long, difficile de dire que les Français se révoltent plus que les autres.

Il y a tout de même une part de vérité. D’abord, en France, l’Etat a été constitué très tôt (XIIe-XIIIe siècles), son fisc a pesé, ses soldats ont soutenu les pouvoirs locaux, suscitant des révoltes. Puis, pendant la Révolution, en 1791, la loi Le Chapelier a supprimé les corporations. Résultat, il n’y avait plus de corps intermédiaire, d’organisation de citoyens pour dialoguer avec (...)

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