Pourquoi on est encore très loin d’une interdiction de TikTok aux États-Unis

Des créateurs de contenus manifestent à Washington pour défendre TikTok, menacé d'interdiction, le 13 mars 2024.  - Credit:Lenin Nolly/Sipa
Des créateurs de contenus manifestent à Washington pour défendre TikTok, menacé d'interdiction, le 13 mars 2024. - Credit:Lenin Nolly/Sipa

Dans une Amérique plus divisée que jamais, un sujet unit comme rarement républicains et démocrates : la menace que représenterait TikTok. Mercredi, la Chambre a adopté à une très large majorité (352 voix contre 65) un texte qui veut forcer l'appli vidéo à couper tout lien avec sa maison mère chinoise ByteDance dans les six mois, via une cession, sous peine d'être interdite aux États-Unis.

Washington, qui accuse TikTok d'être un cheval de Troie du « Parti communiste chinois », va-t-il vraiment ouvrir cette boîte de Pandore ? Pas si vite. Le sort du texte reste incertain au Sénat. Et même si Joe Biden venait à le signer dans un futur proche, on assisterait à coup sûr à une bataille féroce devant les tribunaux opposant deux principes sacrés aux États-Unis : la liberté d'expression et la sécurité nationale.

Avec un bras de fer qui pourrait aller jusqu'à la Cour suprême, « les recours légaux continueraient jusqu'en 2025 et au-delà », estime Anupam Chander, professeur de droit des nouvelles technologies à l'université Georgetown. Un soulagement pour Joe Biden. À la peine chez les jeunes selon les sondages, le président américain préférerait à coup sûr ne pas être tenu pour responsable de l'interdiction de TikTok, une appli utilisée par la moitié des Américains (170 millions chaque mois) et ultra-populaire chez les 18-29 ans, juste avant l'élection.

Sort incertain au Sénat

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