Pourquoi les chiens moches nous plaisent-ils autant ?

Ce vendredi 23 juin, à Petaluma, des juges “examineront une ribambelle de museaux écrasés, de dents tordues, d’yeux globuleux et de moustaches hérissées”, décrit la BBC. Et pour cause : cette municipalité californienne, à une soixantaine de kilomètres au nord de San Francisco, accueille l’édition 2023 du concours du chien le plus laid au monde.

Bien qu’esthétiquement déplaisantes, ces bêtes poilues ont le don de nous attendrir. “Les photos d’animaux moches rencontrent toujours un succès fulgurant sur Internet”, confirme le média britannique. Car il s’avère qu’être séduit par des canidés au nez écrasé ou aux yeux globuleux est une réaction purement biologique chez l’être humain, explique Konrad Lorenz. Ce zoologiste autrichien a théorisé le phénomène, résumé par la BBC :

“Notre attirance pour les traits infantiles tels que les gros yeux ou une grosse tête […] est le fruit de l’adaptation. Elle permet d’assurer la survie de l’espèce, en favorisant l’affection des adultes pour leur progéniture.”

Ainsi, les bouledogues, carlins et autres chiens chinois à crête stimulent chez l’homme “un instinct inné de protection”, poursuit la chaîne anglaise.

“Moche-mais-mignon”

La prolifération d’images de chiens à la tête plissée sur les réseaux sociaux confirme l’attrait que représentent ces espèces, selon Rowena Packer, maîtresse de conférences spécialiste du comportement des animaux de compagnie à l’université de Londres, citée par la BBC : “Le côté moche-mais-mignon est très tendance.”

Une mode qui séduit les internautes, au point que le bouledogue français “est devenu pour la première fois le chien le plus populaire aux États-Unis”, souligne le radiodiffuseur britannique. Cette tendance nuit cependant au bien-être des “races à museau écrasé”, comme les bouledogues et les carlins, dont les narines étroites compliquent considérablement la respiration.

“Les gens aiment les carlins pour leur côté burlesque et fainéant, et ne veulent pas que des croisements génétiques viennent atténuer ces traits de caractère”, dénonce Rowena Packer. Malgré toute la tendresse que peut provoquer la laideur de ces chiens, faire évoluer leurs caractéristiques en “les croisant avec d’autres races” est désormais une question vitale.

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