Pour Pyongyang, l'heure n'est pas à discuter du sort de ses détenus américains

La Corée du Nord a estimé mardi que le moment n'était pas opportun pour discuter du sort des trois ressortissants américains qui purgent des peines de travaux forcés. /Photo prise le 20 juin 2017/REUTERS/Pierre Albouy

SEOUL (Reuters) - La Corée du Nord a estimé mardi que le moment n'était pas opportun pour discuter du sort des trois ressortissants américains qui purgent des peines de travaux forcés, rapporte l'agence officielle de presse KCNA citant un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Des informations de presse faisaient état ce week-end de contacts diplomatiques informels engagés depuis plusieurs mois par Washington pour discuter de ce dossier. Le porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères a expliqué que l'état des relations entre les deux pays, qui se sont livrés à une escalade verbale la semaine dernière, ne permettait pas de telles discussions. Trois Américains sont toujours détenus en République populaire démocratique de Corée: deux universitaires qui travaillaient pour l'Université des sciences et technologies de Pyongyang (Kim Hak Song, arrêté en mai, et Kim Sang Dok, alias Tony Kim, arrêté fin avril à l'aéroport de Pyongyang alors qu'il s'apprêtait à quitter le pays) et un missionnaire (Kim Dong Chul, 62 ans, détenu depuis octobre 2015 et condamné à dix ans de travaux forcés en mars 2016 pour subversion). Un quatrième ressortissant américain, Otto Warmbier, un étudiant de 22 ans qui avait été condamné à quinze ans de travaux forcés en janvier 2016 pour "agissement contre l'Etat", est mort il y a deux mois après avoir été rapatrié pour "raisons humanitaires" dans un coma profond. Le régime de Pyongyang a libéré la semaine dernière un pasteur canadien qui avait été condamné en 2015 à une peine de travaux forcés à perpétuité. Hyeon Soo-lim, qui a bénéficié d'une mesure humanitaire et a regagné son pays, a estimé dimanche qu'en commuant sa condamnation et en le renvoyant chez lui, en pleine escalade verbale avec Washington, Pyongyang avait tenté de réduire la pression. (Soyoung Kim et Jane Chung; Henri-Pierre André pour le service français)