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Pour l'Iran, guerre au Yémen ne signifie pas guerre avec Ryad

NEW YORK (Reuters) - Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a dit lundi espérer que la guerre au Yémen ne résulterait en aucune confrontation directe entre l'Iran et l'Arabie saoudite et a souhaité un travail commun entre les deux pays pour mettre fin au conflit dans le pays, ainsi qu'en Syrie. L'Arabie saoudite dirige depuis mars 2015 une coalition de pays arabe qui mène des opérations militaires aériennes au Yémen contre les miliciens chiites houthis, soutenus par l'Iran. Les deux puissances régionales rivales dans la région soutiennent en outre des camps opposés dans la guerre en Syrie. En mai, le prince héritier saoudien, Mohamed ben Salman, a exclu tout dialogue avec l'Iran et estimé que la lutte d'influence entre le royaume sunnite et la République islamique chiite devait avoir lieu "à l'intérieur de l'Iran, pas en Arabie saoudite". Lundi, le chef de la diplomatie iranienne, qui se trouvait à New York pour une conférence à l'Onu sur le développement durable, était interrogé sur le thème d'une éventuelle confrontation directe entre les deux pays. "Nous espérons bien que non", a-t-il répondu. "Nous n'avons pas à nous battre, nous n'avons pas besoin de combattre. Nous n'avons pas besoin de tenter de nous exclure l'un l'autre du paysage au Moyen-Orient", a-t-il ajouté. "Nous espérons assurément que si nous ne nous accordons pas sur la situation au Yémen ou en Syrie, nous pourrons toujours travailler ensemble afin de mettre un terme à ces problèmes", a ajouté Mohammad Javad Zarif. Le diplomate n'a eu de son propre aveu aucun contact avec son homologue américain, le secrétaire d'Etat Rex Tillerson, mais cela n'exclut pas l'établissement de contacts à l'avenir, a-t-il ajouté. Les responsables iraniens sont régulièrement en relation avec les Etats-Unis dans le cadre de l'accord de 2015 sur la limitation du programme nucléaire iranien en échange de la levée des sanctions de la communauté internationale, a-t-il ajouté. L'administration Trump, à l'occasion d'un rapport publié tous les 90 jours, a déclaré lundi que l'Iran était en conformité avec la lettre de l'accord, mais a jugé Téhéran en désaccord avec l'esprit du texte. Selon un responsable américain, Donald Trump et Rex Tillerson estiment, malgré un respect de l'accord, que l'Iran "reste l'une des menaces les plus dangereuses pour les intérêts américains et la stabilité régionale". De nouvelles sanctions économiques sont en cours de préparation, en réaction au programme iranien de missiles balistiques et en raison du rôle de Téhéran dans les tensions régionales, ont précisé des responsables américains à des journalistes. (Michelle Nichols et Steve Holland; Julie Carriat pour le service français, édité par Danielle Rouquié)