Pour Aviva, le protectionnisme est devenu le risque n°1

PARIS (Reuters) - Si la bonne santé de l'économie américaine reste le principal moteur de la croissance mondiale, c'est désormais la politique commerciale des Etats-Unis, plus que leurs performances économiques, qui influence les marchés financiers, avec à la clé une augmentation des risques, estime mercredi Aviva Investors.

Dans ses perspectives pour le troisième trimestre, la filiale de gestion d'actifs de l'assureur britannique Aviva maintient son scénario central positif mais souligne que "les risques à la baisse ont indubitablement augmenté", à commencer par ceux liés aux tensions commerciales entre Washington et ses partenaires.

"Nous restons optimistes sur les actifs risqués mondiaux, même si nous sommes conscients des risques de marché accrus", résume Michael Grady, économiste et stratège senior.

"Nous avons revu à la baisse nos anticipations en matière de performance des actions, en particulier celles affichant une plus grande sensibilité aux échanges commerciaux et au dollar, tout en relevant notre opinion sur les actions américaines", désormais à "surpondérer".

A l'opposé, Aviva Investors est repassé de "surpondérer" à "neutre" sur les actions émergentes, en soulignant que "le resserrement de la liquidité aux États-Unis et le ralentissement de la croissance des bénéfices pèsent également fortement sur l'attrait des marchés émergents".

Le gestionnaire est par ailleurs repassé de "sous-pondérer" à "neutre" sur les actions britanniques pour tirer parti de leur niveau de valorisation et des perspectives d'amélioration des bénéfices.

Il continue de sous-pondérer les emprunts d'Etat mais a légèrement relevé la pondération des obligations souveraines des pays du coeur de la zone euro.

Disant s'attendre à ce que la Réserve fédérale américaine relève ses taux à six reprises d'ici fin 2019 (d'un quart de point à chaque fois), Aviva Investors estime que ce resserrement progressif devrait contribuer à une remontée de la volatilité.

"Nous ne serions pas surpris d'assister à des pics de volatilité plus fréquents ou à des phases de correction, dans un contexte où les banques centrales réduisent progressivement leurs mesures de soutien et où les marchés sont obligés de refaire l'apprentissage de l'évaluation du risque sous-jacent", souligne Michael Grady.

(Marc Angrand, édité par Patrick Vignal)