Poundbury, cette ville du sud de l'Angleterre imaginée par Charles III

Alors prince de Galles, Charles a fait construire en 1993 un village, dans le sud-ouest de l’Angleterre, mettant en œuvre ses grandes visions: défense de l’environnement et lutte contre l'architecture moderne.

Des façades de briques et des pierres, des coupoles qui s'élancent vers le ciel et une statue de la reine-mère au milieu de la place. C'est une ville avec une architecture géorgienne, pourtant, Poundbury a vu le jour il y a moins de 30 ans et sort tout droit des vues du roi nouvellement couronné Charles III.

Cette ville située près de Dorchester, dans le Sud-ouest de l'Angleterre, donne l'impression d'un quartier londonien huppé qui s'est délocalisé à la campagne. Ayant passé toute sa vie à attendre de monter sur le trône, Charles III a trouvé une occupation et une passion: l'architecture.

Croisade contre l'architecture moderne

Pour comprendre comment le roi Charles III rêve l'architecture de son Royaume-Uni, il faut donc se rendre à Poundbury et déambuler dans les rues de ce village "modèle" qu'il a imaginé de toutes pièces il y trente ans. Dans les années 1990, celui qui était à l’époque prince de Galles s'est entouré d’architectes pour créer ce qui, selon lui, serait le développement urbain idéal sur les terres royales de la région du Dorset, où vivent désormais quelques 4700 habitants.

Connu pour ses prises de positions écologistes, le roi Charles l'est aussi pour sa croisade de longue date contre l'architecture moderne, développée dans un livre en 1989 intitulé "Vision of Britain". Quelques années plus tôt, il avait fait capoter un projet d'extension de la National Gallery sur Trafalgar Square à Londres, le comparant à une "monstrueuse verrue".

Bâtie sur des principes d’intégration, sans quartiers délimités, la bourgade de Poundbury mêle petits pavillons mitoyens, hôtels de style néo-classique et manoirs géorgiens.

Pas de marquage au sol ou de feux

"Nous sommes à dix minutes de la côte, on peut tout faire à pied même sous la pluie et c'est une communauté dynanique, qu'est ce qu'on ne pourrait pas aimer?", affirme à BFMTV Judy Tate, habitante de la ville.

Suivant les principes de l'urbanisme néo-traditionnel, Poundbury avait pour intention de réduire la dépendance à l'automobile et encourager la marche, la bicyclette et l'emploi des transports en commun. Charles III a par ailleurs souhaité que les routes n'aient ni marquage ou sol ni feux de signalisation.

Toutefois, une étude a démontré que l'utilisation de la voiture était plus élevée à Poundbury que dans les districts ruraux avoisinants.

Visites régulières de Charles

"Nous aimons le mélange de tous les âges, nous avons un marché au bout de la rue avec des familles et des jeunes enfants, des personnes un peu plus âgées et des retraités... et tout le monde semble bien s'entendre", se réjouit Alexandra Griffin, gérante d'un café de la ville.

Lorsqu'il était encore prince, Charles se rendait encore deux fois par an à Poundbury. En 2019, il a assisté à une petite exposition que Judy Tate organisait dans son jardin. "On a parlé des plantes, il en est passionné. Mais ici, c'est de l'herbe synthétique, ce n'est pas vraiment écoresponsable, alors on en a ri", raconte la principale intéressée.

Charles et Camilla, avant de devenir roi et reine, étaient les duc et duchesse des Cornouailles, des titres que portent désormais le fils aîné du roi, William, et sa femme Kate. Ainsi, depuis la mort d'Elizabeth II, le prince William a hérité de ces terres.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - La minute de Charles III