Poumons : BPCO, l'épidémie silencieuse

Troisième cause de mortalité dans le monde, cette maladie pulmonaire méconnue du grand public reste peu dépistée alors que le diagnostic est facile à établir. Des thérapies innovantes sont en développement, comme la régénération pulmonaire obtenue grâce aux cellules souches des patients. Pour les cas les plus sévères, la pose de valves à l'intérieur des bronches permet de rétablir un fonctionnement normal des poumons.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°922, daté décembre 2023.

BPCO. Quatre lettres pour désigner la bronchopneumopathie chronique obstructive, une maladie pulmonaire silencieuse et meurtrière : 18.000 décès par an en France, la troisième cause de mortalité dans le monde. Elle concerne près de 500 millions de personnes sur la planète mais plus de la moitié des patients l'ignorent, faute de dépistage. Si depuis vingt ans, en novembre, se déroule la journée mondiale de sensibilisation dédiée à la pathologie, "il faut bien avouer que tout au long de l'année, il ne se passe pas grand-chose en matière de communication ", déplore Nicolas Roche, chef du service de pneumologie à l'hôpital Cochin, à Paris. Dommage.

"Car la BPCO est une maladie chronique méconnue, sous-diagnostiquée et très hétérogène, dont les effets s'exercent à deux niveaux, bronchique mais aussi du tissu pulmonaire. " Pour les patients, les symptômes - toux chronique, crachats - ne paraissent pas inquiétants, surtout s'ils fument ou ont fumé. L'essoufflement, quant à lui, s'installe graduellement sur plusieurs années, si bien qu'il peut presque passer inaperçu. De plus en plus limité dans ses activités, le patient se retrouve vite enfermé dans ce que les spécialistes nomment la "spirale du déconditionnement ". En clair, un cercle vicieux où, en bougeant de moins en moins par manque de souffle, il restreint peu à peu son activité physique, comme résigné. Ce qui accentue la perte musculaire, laquelle à son tour aggrave l'essoufflement. Très progressivement, les effets délétères s'accumulent en raison des agressions principalement dues au tabac (85 % des cas), mais aussi aux polluants atmosphériques, aux expositions professionnelles (métiers du bâtiment, secteurs de la fonderie, de la sidérurgie, du textile, ouvriers travaillant dans les silos…) ou domestiques (fumées de cuisson…).

Sur le plan physiologique, deux phénomènes se produisent. D'une part, les parois des bronches e[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi