Poudrière

Les étés se suivent et se ressemblent dans cette poudrière que sont les Territoires palestiniens, et il risque d’en être ainsi tant qu’Israël n’aura pas mis fin à sa politique de colonisation. Il faut le dire et le redire : la colonisation, illégale selon le droit international, est un cancer qui, année après année, ronge les bases d’un accord de paix, jusqu’à tuer tout projet d’Etat palestinien. Il suffit de regarder une carte, comme sur le site de l’ONG israélienne B’tselem qui répertorie l’avancée des colonies en Cisjordanie, pour réaliser que bientôt, aucun retour en arrière ne sera possible. Cette langue de terre coincée entre Israël et Jordanie est mitée par les colonies israéliennes qui empêchent toute continuité territoriale et donc toute gestion possible d’un Etat. Car les colonies ne sont qu’un seul des nombreux éléments de la colonisation. Pour les rejoindre, Israël a construit des routes qui sillonnent la Cisjordanie mais que les Palestiniens, bien souvent, ne peuvent utiliser. Et qui dit colonies dit militaires aux check-points pour sécuriser les allées et venues des colons au détriment de la population locale. Sans compter les champs d’oliviers, rare ressource des Palestiniens, régulièrement dévastés par les colons pour agrandir leurs terres. Le drame de vendredi était donc «prévisible», estime B’tselem. Car les colons bénéficient depuis longtemps d’une impunité totale, notamment sous Nétanyahou, qui leur a fait la part belle dans son dernier gouvernement. Certes, il ne s’est pas opposé à la destruction, cette semaine, de deux immeubles illégaux dans une colonie, comme le réclamait la Cour suprême, et il a qualifié de «terroristes» les derniers actes des colons. Mais il sait qu’il doit donner des gages à la communauté internationale et, surtout, que les germes d’une troisième Intifada sont bel et bien là.

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