La poudre, cartouche essentielle de l’économie de guerre

Le site Eurenco de Bergerac va produire 1 200 tonnes de poudre et fabriquer des charges modulaires. Il en faut six pour tirer jusqu'à 40 km un obus de 155 mm depuis un canon Caesar.   - Credit:Arnaud Beinat / MAXPPP
Le site Eurenco de Bergerac va produire 1 200 tonnes de poudre et fabriquer des charges modulaires. Il en faut six pour tirer jusqu'à 40 km un obus de 155 mm depuis un canon Caesar. - Credit:Arnaud Beinat / MAXPPP

Pour faire parler la poudre, il faut d'abord en fabriquer. Ce sera bientôt le cas sur le site d'Eurenco à Bergerac (Dordogne). Ce jeudi 11 avril, le président de la République, en présence du ministre des Armées et du ministre de l'Économie, a posé la première pierre d'une usine qui devrait voir le jour en 2025. Objectif : reprendre la main sur la production de poudre et livrer jusqu'à 1,2 million de charges modulaires en 2026.

Ces dernières permettent d'envoyer jusqu'à 40 kilomètres les obus de 155 mm, calibre standard de l'artillerie des pays membres de l'Otan, notamment du fameux canon français Caesar. Emmanuel Macron a également fait un point sur l'économie de guerre avec les PDG d'industrie de l'armement français.

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Une production délocalisée en 2007

Le site de Bergerac est à lui seul le symbole des choix politiques faits ces trente dernières années sur l'industrie de l'armement. Dès 1915, on y produit la poudre nécessaire pour la quantité astronomique d'obus envoyée pendant la Première Guerre mondiale. L'État a alors, depuis 1336, un monopole sur la fabrication de l'explosif. La Société nationale des poudres et des explosifs (SNPE) créée en 1971 est l'héritière de cette empreinte étatique. Mais en 2007, sa filiale Eurenco délocalise la production en Suède.

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