"Ça aurait été trop bête d'annuler mon voyage" : positifs au Covid, ils refusent de s'isoler et continuent à vivre normalement

"Ça aurait été trop bête d'annuler mon voyage" : positifs au Covid, ils refusent de s'isoler et continuent à vivre normalement

En pleine vague Omicron, de plus en plus de Français, touchés par le Covid-19, ont fait le choix de continuer à vivre normalement au lieu de s'isoler malgré leur positivité. Témoignages.

Après deux ans "sans avoir attrapé le Covid", Charles*, restaurateur lyonnais de 52 ans, n'a cette fois pas réussi à passer entre les mailles du filet Omicron. Positif et symptomatique depuis la semaine dernière, il fait partie de ces nombreux Français qui ont décidé de continuer à vivre "normalement", malgré les nouvelles règles des autorités de santé, qui préconisent un isolement de 5 à 7 jours pour les vaccinés, et de 7 à 10 jours pour les non-vaccinés.

"J'aurais dû rester chez moi, mais je n'ai pas le choix, j'ai décidé de garder mon restaurant ouvert", explique Charles, dont l'établissement est situé en centre-ville, non loin d'une zone de bureaux. "J'ai fait un mois de janvier pourri à cause des restrictions, notamment la mise en place du télétravail obligatoire. Les clients ont déserté. Du coup financièrement, impossible pour moi de fermer le restaurant pendant 7 jours. C'est marche ou crève", poursuit-il.

"Tout le staff était d'accord"

À la fois chef et patron de son restaurant, Charles avait prévenu son personnel en amont, lorsque la vague Omicron a commencé à déferler sur le pays. "Début janvier, j'avais réuni le staff et on s'était dit que si l'un d'entre nous attrapait le Covid, il devait le dire aux autres, mais qu'on continuerait quand même à bosser. Tout le monde était d'accord".

Dans son restaurant, Charles porte un masque FFP2 et se lave les mains en permanence. "Je reste isolé dans ma cuisine sans jamais quitter mon masque, explique-t-il. Je fais le sauvage, alors que d'habitude je passe régulièrement saluer mes clients en salle. D'ailleurs, vendredi, certains habitués ont été surpris de me voir rester en cuisine et ils ont pensé que je leur faisait la gueule".

Si comme Charles, beaucoup contournent l'isolement pour des raisons professionnelles, pour d'autres, le Covid ne doit en aucun cas être un frein à leurs vacances. C'est le cas de José*, 46 ans, entrepreneur en région parisienne. Positif au Covid (Omicron) la veille de partir au Mexique avec sa famille, via une escale au Canada, il a décidé d'embarquer malgré tout. Via une petite astuce.

"Vu que je n'avais pas de symptôme, ça aurait été trop bête d'annuler mon voyage"

"J'ai appelé mon agence de voyage pour trouver une solution, raconte le quadragénaire. Mon interlocutrice m'a fait remarquer qu'en payant un supplément de 300 euros, je pouvais modifier mes billets et prendre un vol direct pour le Mexique. Contrairement au Canada, le Mexique ne demande aucun test pour entrer sur son territoire. J'ai ainsi pu voyager l'esprit tranquille. Vu que je n'avais pas de symptôme, ça aurait été trop bête d'annuler mon voyage".

Un autre cas de figure pousse certains à ne pas respecter leur isolement : "péter la forme" au bout de quelques jours de quarantaine, mais avoir toujours une PCR positive. Ce fut le cas d'Anthony*, banquier de 34 ans, basé à Marseille. "Vu que je ne suis pas vacciné, j'aurais dû rester isolé pendant 10 jours, précise-t-il. Au septième jour, je me sentais super bien, je n'avais plus aucun symptôme. Je suis donc allé faire un test, qui s'est révélé positif. Je n'allais pas tourner en rond chez moi en attendant le dixième jour, donc j'ai recommencé à faire ma vie. Prendre l'air, voir la mer, faire quelques courses, boire un verre chez des amis".

Lors de sa sortie d'isolement, Anthony a été marqué par la réaction de son entourage. "Certains de mes potes voulaient "profiter" de moi pour choper le virus et éviter la troisième dose, confie-t-il. J'ai quand même essayé de garder mes distances. C'est quand même fou de chercher à tomber malade pour éviter un vaccin, non ?".

*Les prénoms ont été modifiés

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