Le Portugal, “un pays nommé Tourisme”

Quelques symboles portugais se découpent dans le ciel azur à la une de l’édition de Jornal i datée du 9 avril 2024 : le palais coloré de Pena, à Sintra, le coq de Barcelos et le tram jaune de Lisbonne. Le dessin de ces emblèmes bien connus des touristes sert le titre : “Un pays nommé Tourisme.” L’hebdomadaire propose une radiographie du secteur, qui “bat record sur record et sauve l’économie”.

En 2023, selon les données officielles de l’Institut national des statistiques, le Portugal a accueilli 30 millions de voyageurs pour 77 millions de nuitées, et les recettes – 25 milliards d’euros – ont augmenté de 37 % par rapport à 2019 (avant la crise du Covid-19) et de 18,5 % par rapport à 2022. Ce que le gouvernement qualifie de “meilleure année de l’histoire du tourisme au Portugal” est toutefois tempéré par le journal :

“Malgré cette montée en flèche, il existe des problèmes que le secteur n’a pas été en mesure de résoudre, comme la pénurie de main-d’œuvre ou de logements – problème dont le tourisme est, pour beaucoup, le principal responsable.”

Un poids “excessif” pour un secteur incertain

Jornal i précise d’abord que la pénurie de main-d’œuvre est d’environ 50 000 personnes (et qu’elle “ne peut être comblée que par un engagement fort en faveur de l’immigration”). Il rapporte ensuite que les locations de courte durée de type Airbnb (le Portugal en compte 120 000) représentent désormais 40 % du nombre total de nuitées.

Les dirigeants du secteur du tourisme se défendent en soulignant que l’offre de logements est inférieure à la demande depuis de trop nombreuses années au Portugal.

De son côté, l’économiste Eugénio Rosa rappelle que le poids du secteur au Portugal est actuellement très important, “voire excessif, par rapport à d’autres secteurs plus stratégiques pour le développement du pays en matière de collecte des revenus, de création de richesses, d’exportation et d’emploi”. Cette “dépendance” présente un “risque élevé”, car le tourisme est à la merci de facteurs extérieurs comme les épidémies, le climat, le pouvoir d’achat des étrangers, la sécurité intérieure, etc.

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