Portugal, Grèce...: ces pays européens qui allègent leurs restrictions à l'heure où la France se reconfine

Tandis que la France métropolitaine entame ce mardi - après la tolérance accordée pour le week-end de Pâques - quatre semaines de mesures de freinage renforcée pour endiguer l'épidémie, plusieurs pays d'Europe poursuivent leur processus de déconfinement.

Ils ont confiné et déconfinent plus tôt. Alors que la France fait face à la troisième vague de l'épidémie de Covid-19, plusieurs pays d'Europe voient leurs restrictions s'alléger en raison d'une amélioration de leur situation sanitaire.

Si certains bénéficient d'une couverture vaccinale suffisante pour espérer une fin prochaine des mesures de freinage, d'autres sortent de plusieurs semaines de confinement strict.

· Le Portugal entame la phase 2 de son déconfinement

Les rues de Lisbonne doivent sans doute faire rêver plus d'un Français aujourd'hui. Le pays a lancé lundi la deuxième phase de son déconfinement, en autorisant la réouverture des musées et des monuments, mais aussi des terrasses de café (dans la limite de 4 personnes maximum), des commerces d'une superficie inférieure à 200m² et des collèges, après presque trois mois de fermeture.

Mais le déconfinement du Portugal est pour le moins progressif puisqu'il est étalé sur un mois et demi. Et l'Etat a indiqué qu'une quarantaine de 14 jours reste obligatoire pour les voyageurs de certains pays européens, dont la France, et que la fermeture de la frontière avec l'Espagne est prolongée jusqu'au 15 avril.

Un confinement avait été déclaré mi-janvier pour tout le pays, en proie à une violente reprise de l'épidémie après les fêtes de fin d'année. La première étape de l'allègement des restrictions avait débuté le 15 mars dernier, avec la réouverture des écoles primaires.

La phase 3, qui doit avoir lieu dans deux semaines, doit permettre la reprise de cours en présentiel pour les lycées et les universités. En outre, les cinémas, théâtres mais aussi les restaurants pourront aussi accueillir à l'intérieur, là encore avec une jauge mais aussi des horaires à respecter (fermeture à 22h en semaine et 13h le week-end).

La situation sanitaire est néanmoins amenée à évoluer et le gouvernement, qui la réévalue toutes les deux semaines, n'écarte pas de faire machine arrière en cas de dégradatation des indicateurs épidémiologiques. Le taux de contamination est particulièrement observé puisque s'il atteint à nouveau 1, les autorités pourraient procéder à un nouveau tour de vis.

· L'Espagne ne ferme pas mais renforce ses contrôles

L'Espagne, après avoir constaté un pic de l'épidémie au cours du mois de janvier, a vu son nombre de cas quotidiens chuter au cours des mois de février et mars. Alors qu'une légère reprise des contaminations est constatée ces derniers jours, le pays a décidé, notamment après l'arrivée de nombreux touristes français à Madrid, que toute personne souhaitant se rendre en Espagne par la frontière terrestre française devra présenter un test PCR négatif de moins de 72h.

Par ailleurs, les déplacements interrégionaux restent interdits depuis l'automne 2020. Une stratégie de type "enfermer mais pas fermer", puisque les bars, restaurants et commerces dits "non essentiels" sont la plupart du temps ouverts, bien que soumis à certaines restrictions.

· En Allemagne, la Sarre ouvre contre l'avis de Merkel

L'entrée dans certains établissements est également de nouveau possible en Allemagne, ou du moins dans la Sarre. Le Land limitrophe de la France, le moins touché par l'épidémie de Covid-19, a rouvert cafés, restaurants, cinémas, clubs de gym et salles de spectacle. Sous conditions là encore: seules cinq personnes provenant de deux foyers peuvent se retrouver.

Mais ces assouplissements rencontrent néanmoins deux freins. Premièrement, la population de la Sarre est peu encline à se déplacer puisque il faut réserver, donner ses coordonnées et présenter un test négatif de moins de 24h dans les lieux à nouveau ouvert.

Le deuxième frein est politique. L'annonce par le chef du gouvernement régional Tobias Hans de la réouverture de ces établissements a provoqué la colère d'Angela Merkel alors que l'Allemagne est, comme la France, confrontée à la troisième vague de l'épidémie. La chancelière a par ailleurs menacé de court-circuiter les Länder, n'écartant pas un confinement national. Elle s'est néanmoins résignée à instaurer de nouvelles restrictions pour le week-end de Pâques comme elle l'avait précédemment annoncé, reconnaissant par là une "erreur".

· Réouverture des pubs le 12 avril au Royaume-Uni

Boris Johnson, lui, semble avoir appris de ses erreurs. Alors qu'il avait annoncé un confinement de la population britannique deux semaines après le reste des pays européens au printemps 2020 et que le Royaume-Uni est le pays le plus endeuillé d'Europe, le Premier ministre est en train de remporter son pari avec la vaccination.

Près de 46% de la population britannique a reçu une dose de vaccin contre le Covid-19. Une campagne qui porte ses fruits puisque Boris Johnson a donné son feu vert lundi - soit trois mois après avoir annoncé un reconfinement strict - à la réouverture le 12 avril des commerces non essentiels, des terrasses de pubs ou des salles de sport.

Une pinte de bière oui, mais pas encore de vacances à l'étranger: les voyages en dehors du pays restent interdits - sauf raison essentielle - au moins jusqu'au 17 mai. Le gouvernement britannique a également annoncé la mise en place d'un système de feu tricolore pour les pays, classés selon leur situation sanitaire (avancée de la vaccination, évolution de l'épidémie ou encore présence de variants inquiétants...).

· En Grèce, l'accueil des touristes attendu pour la mi-mai

La Grèce se déconfine aussi puisque presque tous les commerces sont autorisés à rouvrir sauf les grandes galeries commerciales. Il faut néanmoins prendre rendez-vous avant de se rendre en boutique. Cette mesure n'est toutefois pas appliquée sur tout le territoire, alors que le pays espère une reprise du tourisme avant l'été.

Les voyageurs étrangers vont à nouveau être les bienvenus en Grèce à compter de la mi-mai, au grand désarroi des soignants: le nombre de cas quotidiens, en moyenne de 3000 au cours des sept derniers jours, est en hausse depuis le début de l'année. Conséquence: le pays est confronté à une augmentation du nombre de décès liés au Covid-19.

Article original publié sur BFMTV.com

Ce contenu peut également vous intéresser :