Porte-drapeau: la campagne est ouverte

Voilà sans doute un poste que de nombreux ambitieux risquent de briguer dans les prochaines semaines. En dévoilant mercredi le processus de désignation des porte-drapeaux olympique et paralympique, les comités nationaux olympique et paralympique ont lancé la campagne officielle de désignation. Car contrairement aux éditions précédentes, ce sont tous les athlètes de la délégation française qui vont voter pour celui et celle qui les représenteront. Il faudra ainsi attendre le tout dernier moment et la mi-juillet pour connaître les heureux élus.

Et ça ne sera ni Antoine Dupont, Victor Wembanyama, Clarisse Agbegnenou ou encore Teddy Riner. Les deux premiers parce qu’ils n’ont encore jamais été olympiens (cela vaut également pour Kylian Mbappe s’il venait à être sélectionné et libéré par son club). Les deux autres parce qu’ils ont déjà porté le drapeau en 2021 pour Agbegnenou et 2016 pour Riner. Une alternance que la judokate a du mal à digérer à en croire son message posté sur X avant l’officialisation du processus: "Une petite poignée de personnes décrètent arbitrairement de nouvelles règles..."

Une paranoïa suspecte

Voilà donc l’une des plus grandes sportives françaises de ces dernières années qui tombe dans une paranoïa suspecte. La championne olympique en titre des moins de 63kg devrait se renseigner avant de poster sur les réseaux sociaux. Il est en effet commun que les règles changent d’une olympiade à une autre. Désignation par le CNO, par les sportifs, par les fédérations… Tout a été testé. Par exemple en 2016, une seule personne désignée, contre un couple homme-femme, cinq ans plus tard à Tokyo, et donc un changement de mode de scrutin.

Clarisse Agbegnenou se base sur un sondage proposé aux Français quelques jours plus tôt dans lequel elle apparaissait en sixième position (première femme) derrière Riner, Mbappé, Dupont, Manaudou et Mayer. On peut comprendre qu’une dose de proportionnelle issue d’un vote du public aurait pu être envisagée, mais de là à réaliser une telle sortie médiatique? Certainement pas. L’alternance est la meilleure des solutions pour que tout le monde participe à la fête. Clarisse Agbegnenou a parfaitement tenu son rôle au Japon avec Samir Aït Said. Ses successeurs feront tout aussi bien.

Article original publié sur RMC Sport