La popularité d’Emmanuel Macron flirte avec son plus bas historique - EXCLUSIF

La popularité d’Emmanuel Macron (ici le 5 avril) flirte avec son plus bas historique - Sondage exclusif

La seule fois où le président de la République était moins populaire dans le baromètre YouGov du « HuffPost », la France était secouée par la fronde des gilets jaunes.

POLITIQUE - Sur un fil. La cote de popularité d’Emmanuel Macron continue sa chute dans le baromètre mensuel YouGov pour Le HuffPost. Toujours empêtré dans la crise qui secoue le pays depuis le passage au forceps de sa réforme des retraites, le chef de l’État ne recueille plus que 19 % d’opinions positives auprès des Français en ce début mai.

Un gadin de trois points en un mois qui fait passer le locataire de l’Élysée sous la barre symbolique des 20 % et le rapproche de son plus bas historique. C’était il y a cinq ans, en décembre 2018, au plus fort de la crise des gilets jaunes, juste avant le saccage par certains d’entre eux de l’Arc de triomphe à Paris. Sa cote de popularité était alors mesurée à 18 %, un seuil d’alerte qu’il n’avait jamais approché depuis, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

En tout, Emmanuel Macron a perdu 8 points depuis janvier et le début de la réforme des retraites. Difficile dans ces conditions de ne pas voir cette tendance, inquiétante pour le président de la République, comme la conséquence de cette difficile séquence et du manque de débouché probant à l’impasse politique qui le guette.

Une chute qui vient de la droite

Le signe, également, que l’offensive de l’exécutif ne porte pas ses fruits pour l’instant ? Que les « 100 jours d’apaisement » décrétés par le chef de l’État n’ont guère convaincu ? Pas plus que la feuille de route présentée par Élisabeth Borne ? Dans ce contexte, il est intéressant de noter que le chef de l’État perd des plumes surtout du côté des électeurs des Républicains. Ils ne sont plus que 23 % à avoir une opinion positive de son action, contre 37 % en mai dernier.

Une baisse de 14 points qui peut s’expliquer par plusieurs facteurs : le nouveau report, d’un côté, du projet de loi immigration, un thème souvent prioritaire pour les électeurs de droite. Élisabeth Borne a effectivement confié le 26 avril qu’elle n’avait pas de majorité pour le faire passer au Parlement, renvoyant le projet à l’automne prochain. De l’autre, le spectre de l’immobilisme politique, agité par l’agence de notation Fitch - et la dégradation de la note financière de la France le 28 avril - semble propice à entamer la confiance que certains éprouvaient encore à l’égard d’Emmanuel Macron.

Les dirigeants des Républicains n’ont d’ailleurs pas manqué de pilonner le gouvernement sur ces deux sujets au cours des dernières semaines. Leur président Éric Ciotti a par exemple appelé le chef de l’État à « radicalement changer de politique et de méthode » dans les colonnes du Figaro, après la décision de Fitch, en insistant : « l’impuissance des conventions citoyennes et les déplacements Potemkine de l’exécutif ne nous permettront pas d’en sortir ».

Dans ces conditions, la cheffe du gouvernement n’est pas davantage plébiscitée dans l’opinion. Sa cote de popularité est mesurée par YouGov à 18 % en ce début mai. Elle perd moins, en revanche, que le président de la République (-1) par rapport au mois précédent. Une tendance qui se confirme mois après mois depuis janvier, et le lancement de la réforme des retraites : qu’il soit en première ligne ou non, c’est Emmanuel Macron qui subit le courroux des Français.

Cette enquête YouGov a été réalisée sur 1 039 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France du 2 au 3 mai 2023.

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