Pont de Gênes : l’Italie entre indignation et récupération

Un hélicoptère des sauveteurs survole une section du viaduc de l'A10 après son effondrement, le 14 août 2018 à Gênes, dans le nord de l'Italie

L’effondrement partiel d’un pont mardi en Ligurie, qui a tué au moins 38 personnes dont 4 Français, soulève nombre de questions sur la gestion des infrastructures autoroutières dans le pays. Plutôt que de jouer l’apaisement, le gouvernement populiste s’empresse de rejeter la faute sur les précédents gouvernements et Bruxelles.

«Ils devront payer, payer tout et payer cher.» Dans le sillage du très radical ­ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, le gouvernement italien demande des comptes pour la tra­gédie du viaduc de Gênes qui est vécue comme une «catastrophe ­nationale» dans le pays. Le ton est ferme. Et les prises de position vont crescendo depuis la déclaration du leader de la Ligue, parti d’extrême droite, mardi après-midi, quelques heures seulement après l’annonce de l’écroulement : «C’est le temps des secours, de l’intervention, de la fatigue, de la sueur et de la prière, mais à partir de ce soir doit commencer le temps de l’établissement des responsabilités avec les noms et les prénoms de ceux qui sont coupables de morts inacceptables.»

Depuis cette intervention de Salvini qui a au passage pris le temps de twitter «dans une journée aussi triste, une nouvelle positive : le navire Aquarius ira à Malte […] et non en Italie», les autres ministres du gouvernement ont embrayé, fournissant leur propre interprétation des causes de la catastrophe du pont Morandi. Et livrant même, sans attendre les conclusions de la justice, des coupables à une opinion publique légitimement indignée par les terribles nouvelles en provenance de Gênes. Le ministre des Transports du Mouvement Cinq Etoiles (M5S), Danilo Toninelli, a immédiatement pointé du doigt des problèmes de maintenance du pont. En réponse, la société ­italienne des autoroutes a indiqué que «des travaux de consolidation étaient en cours» et que le viaduc qui s’est écroulé faisait l’objet «d’activités constantes d’observation et de vigilance».

«Pluri-homicide»

Selon le professeur d’ingénierie à la Faculté de Gênes (...)

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