Les pompiers ont organisé une manifestation très bruyante pour exploser leur ras-le-bol - REPORTAGE

POMPIERS - « On est des serpillières sociales. » À deux mois des Jeux olympiques, des milliers de pompiers venus de toute la France se sont fait entendre bruyamment dans les rues de Paris pour une valorisation de leur détachement durant les compétitions, mais aussi pour réclamer une meilleure reconnaissance des risques de leur métier et une augmentation de leur rémunération via leur prime de feu.

Selon les syndicats organisateurs de la manifestation, entre 3000 et 3500 personnes étaient rassemblées dans la capitale jeudi 16 mai alors que la préfecture de police de Paris en a comptabilisé 1800. Une mobilisation à l’appel d’un front commun inédit de toutes les organisations syndicales.

Comme vous pouvez le voir dans notre reportage en tête d’article, Le HuffPost a rencontré sur places de nombreux pompiers, qui font part à notre micro d’un ras-le-bol général au sein de la profession.

La France en retard au sujet des cancers

Les professionnels du feu sont particulièrement inquiets quant à leur avenir et leur santé. Ils exigent une meilleure reconnaissance des risques de leur métier, à commencer par les substances cancérogènes, présentes notamment dans les retardateurs de feu, qu’ils inhalent quand ils combattent les incendies.

À l’heure actuelle, la France ne reconnaît qu’un seul cancer (nasopharynx) comme maladie professionnelle chez les pompiers, alors que plusieurs pays anglo-saxons (Australie, Canada, États-Unis) en ont identifié au moins une vingtaine. Au Canada, la santé publique a reconnu que le risque de décès par cancer est 14 % plus élevé chez les pompiers.

Au vu de ces risques, mais aussi de la diminution de leur pouvoir d’achat lié à l’inflation, les pompiers réclament donc aussi une valorisation de leur prime de feu, augmentée pour la dernière fois en 2020.

Ce n’est pas anodin si ce coup de pression d’une des professions les plus populaires chez les Français intervient à deux mois des Jeux olympiques de Paris. « L’une de nos préoccupations immédiates est l’égalité dans le traitement par rapport à la prime JO. On veut être traité comme les policiers et les gendarmes », a dit à l’AFP Sébastien Delavoux, représentant syndical de la CGT Sdis. « Les forces de l’ordre ont obtenu des primes allant de 1500 à 1900 euros. On demande la même chose », justifie le syndicaliste.

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