Pologne : le Parlement a élu Donald Tusk au poste de Premier ministre

Pologne : le Parlement a élu Donald Tusk au poste de Premier ministre

Dans la foulée du rejet de la candidature de Mateusz Morawiecki, désormais ex-Premier ministre, le parlement polonais a élu sans surprise ce lundi soir l'ancien président du Conseil européen au poste de Président du Conseil des ministres polonais. Il dirigera une coalition sortie victorieuse des législatives du mois d'octobre dernier.

L'échec de Mateusz Morawiecki marque la fin de huit ans de pouvoir pour le camp nationaliste polonais.

Donald Tusk devrait prononcer son discours de politique général ce mardi, prêter serment mercredi et représenter la Pologne au prochain sommet européen jeudi à Bruxelles.

De son côté, le chef du PiS Jaroslaw Kaczynski a dénoncé "un malentendu social" et clamé "la fin de la démocratie" en Pologne.

"La Pologne de mes rêves est celle sans hommes politiques qui vont agir en faveur des Etat étrangers", a déclaré M. Kaczynski qui depuis longtemps a accusé la Coalition civique et Donald Tusk lui-même de représenter les intérêts allemands et russes.

Opposition puissante

Les attentes sont énormes envers ce gouvernement pro-européen mais les nationalistes populistes resteront une opposition puissante et continueront à contrôler plusieurs institutions d'Etat.

"Le nouveau gouvernement devra chaque jour mener des combats, parce que le PiS (...) ne baissera pas les bras et continuera à se battre", a déclaré à l'AFP l'analyste politique Jaroslaw Kuisz.

"Ce sera un bourbier" plutôt que des changements rapides, le PiS ayant laissé à ses successeurs "un champ de mines judiciaire", souligne-t-il.

Les analystes parlent d'"une toile d'araignée" tissée par le PiS autour de l'Etat, d'autant plus solide que le mandat présidentiel de M. Duda ne s'achève qu'en 2025 et qu'il peut à tout moment jouer de son droit de veto sur les lois adoptées par le parlement.

Le PiS a profité des deux mois de pouvoir supplémentaires qui lui ont été offerts en cadeau par le chef de l'Etat "pour se renforcer institutionnellement et financièrement", souligne M. Kuisz.

Le parti nationaliste a ainsi nommé ses représentants à la tête de différentes institutions, avec des mandats souvent irrévocables, des procureurs au parquet national et environ 150 nouveaux juges, choisis par un organe critiqué par Bruxelles pour sa dépendance au PiS.

Les réformes controversées du système judiciaire introduites par les nationalistes ont poussé Bruxelles à bloquer des milliards d'euros de fonds destinés à Varsovie, que M. Tusk entend désormais débloquer.