En Pologne, les crucifix font une apparition dans la campagne européenne

Ils sont priés d’être plus discrets. La mairie de Varsovie a interdit par décret l’affichage des symboles religieux, dont les crucifix catholiques, sur les murs de la mairie, dans les espaces qui accueillent le public, a relaté le quotidien libéral Gazeta Wyborcza le 16 mai dernier. “Varsovie est la première ville de Pologne” à procéder ainsi, assure le journal, qui précise que la mesure s’inscrit dans le cadre plus large de la lutte contre les discriminations. Ainsi, “les employés devront permettre aux personnes homosexuelles de pouvoir recueillir des documents au nom de leur partenaire ou de contacter l’école où est scolarisé l’enfant de l’un d’entre eux”, poursuit le média, qui ajoute qu’un langage inclusif a également été adopté. La mesure n’interdit pas en revanche les signes religieux personnels que les employés peuvent continuer d’arborer (pendentif, tatouage…).

“Il s’agit d’une nouvelle étape dans la construction d’une ville qui prend soin de tous ses habitants”, a argumenté Monika Beuth, porte-parole de la mairie de Varsovie, citée par le site d’information en ligne Wirtualna Polska. “Personne ne souhaite lutter à Varsovie contre une quelconque religion, mais la Pologne est un État laïc et Varsovie en est la capitale”, s’est également justifié Rafal Trzaskowski, le maire libéral de cette municipalité de 1,8 million d’habitants.

“Guerre de religion”

L’édile, réélu haut la main en avril dernier pour un deuxième mandat, ne pensait sans doute pas déclencher un tel émoi sur la scène politique polonaise. L’argument est venu à point nommé pour alimenter la campagne électorale du PiS (Droit et Justice), parti national-conservateur, qui espère bien remporter les européennes du 9 juin. “Les croix pour lesquelles des générations de Polonais se sont battues seront supprimées”, s’est ainsi indignée la députée Malgorzata Gosiewska du PiS dans le quotidien économique Gazeta Prawna. Le titre relate que la députée a d’ailleurs déposé un recours auprès du voïvode (président de région).

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