Pollution aux PFAS : la Métropole de Lyon attaque Arkema et Daikin au civil, "une première étape" pour faire appliquer le principe de pollueur-payeur

La Métropole de Lyon a assigné mardi en justice les groupes Arkema et Daikin pour établir leurs responsabilités dans la pollution de l'eau potable par les PFAS, les "polluants éternels", dans l'espoir de faire appliquer le principe "pollueur-payeur".

"On attaque en justice au civil par référé pour obtenir une expertise judiciaire en citant clairement Arkema et Daikin", industriels chimiques français et japonais présents à Pierre-Bénite en aval de la métropole, a expliqué à l'AFP son président, l'écologiste Bruno Bernard.

"On a un certain nombre d'éléments pour penser qu'ils ont contribué significativement aux pollutions aux PFAS, mais ce n'est pas à nous de dire si c'est totalement, un peu...", a-t-il ajouté.

5 à 10 millions d'euros pour réduire les taux de PFAS du réseau d'eau potable du Grand Lyon

Ce référé est, selon lui, "une première étape" pour faire appliquer le principe de pollueur-payeur: "on cherche à établir les responsabilités pour essayer d'indemniser les dommages subis" par les collectivités contraintes à prendre des mesures pour réduire les taux de PFAS dans l'eau potable.

La métropole estime à une somme comprise entre 5 et 10 millions d'euros le coût des travaux nécessaires pour faire redescendre ce taux en dessous du seuil de référence européen dans l'ensemble du réseau d'eau potable du Grand Lyon, comme l'exige l'Agence régionale de santé (ARS).

L'ARS a révélé en janvier que les eaux destinées à la consommation de 166.000 habitants de la région Auvergne-Rhône-Alpes comportaient des PFAS à un taux supérieur à ce seuil et a imposé des mesures correctives à une cinquantaine de communes, dont quatre situées dans la métropole de Lyon.

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Quasi indestructibles, les PFAS composés poly et perfluoroalkylées (une famille regroupant plus de 4.700 molécules), s'accumulent avec le temps d'où leur surnom quelque peu anxiogène de "polluants éternels".

L'usine du groupe chimique Arkema à Pierre-Bénite, près de Lyon, le 3 juin 2023 (AFP/Archives - OLIVIER CHASSIGNOLE)
L'usine du groupe chimique Arkema à Pierre-Bénite, près de Lyon, le 3 juin 2023 - AFP/Archives - OLIVIER CHASSIGNOLE

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