La pollution lumineuse pourrait avoir conduit des papillons de nuit à développer des ailes plus petites

“Pour assurer leur survie dans les milieux urbains très éclairés, les papillons de nuit semblent avoir développé des ailes plus petites, ce qui les empêche d’être trop attirés par la lumière”, signale New Scientist.

L’hebdomadaire britannique se fait l’écho d’une étude parue le 13 mars dans Biology Letters, pour laquelle les chercheurs ont analysé des individus adultes de grand hyponomeute du fusain (Yponomeuta cagnagella) et étudié les différences de traits morphologiques liés au vol – au cours d’expériences spécifiques – entre ceux issus de populations rurales et ceux issus de populations urbaines.

“Nous avons pu observer que les individus citadins avaient, en moyenne, des ailes plus petites que les papillons ruraux, une caractéristique qui les rend moins susceptibles d’être attirés par une source de lumière artificielle”, écrivent les chercheurs. Ils émettent ainsi l’hypothèse que les transformations écologiques induites par la pollution lumineuse ont entraîné des changements évolutifs chez ces insectes.

Dans leurs expériences, les chercheurs ont constaté que les insectes citadins aux ailes plus petites étaient moins susceptibles que les autres d’être capturés dans des pièges lumineux, suggérant une réponse plus faible à la lumière.

“La nature n’est pas statique”

“En s’intéressant à la mécanique du vol, l’étude nous permet de considérer sous un nouvel angle les effets de la lumière sur les insectes”, indique Samuel Fabian, zoologiste à l’Imperial College, à Londres, qui n’a pas participé aux travaux. Il insiste : “la nature n’est pas statique”.

Les auteurs préviennent qu’ils ne peuvent pas complètement exclure que la diminution de la taille des ailes de cette espèce de papillon soit due à d’autres facteurs, liés à d’autres différences entre le milieu urbain et le milieu rural, comme une fragmentation plus importante de l’habitat.

“Mais si ces changements dans la capacité des insectes à se mouvoir étaient amenés à se généraliser, ils pourraient non seulement créer un fossé entre leurs différentes populations, mais aussi couper les papillons des plantes qu’ils pollinisent, estime Evert Van De Schoot, premier auteur de l’étude. Cela pourrait avoir un effet sur l’ensemble de l’écosystème.”

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