Yahoo Actualités "Polluants éternels": une molécule, autrefois présente dans le Téflon, désormais classée cancérogène
Une substance du quotidien. Deux substances, autrefois présentes dans le Téflon, ont été classées l'une comme "cancérogène pour les humains" et l'autre comme "cancérogène possible" par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), a-t-il annoncé jeudi 30 novembre dans la revue scientifique The Lancet oncology.
Présentes dans de nombreux produits quotidiens
Les substances en question sont le PFOA, aussi appelé acide perfluorooctanoïque, classé "cancérogène pour les humains", et le PFOS, soit l'acide perfluorooctanesulfonique, classé comme "cancérogène possible".
Toutes deux font partie des substances per- et polyfluoroalkylées, ce groupe de substances chimiques utilisées "dans de nombreux produits de la vie courante", comme les vêtements techniques, les mousses à incendie ou les emballages alimentaires, selon l'Anses. Le PFOA était notamment présent dans le revêtement antiadhésif de type Téflon.
Surnommées autrefois "polluants éternels", ces substances sont considérées comme toxiques et présentes dans notre environnement quotidien depuis des décennies.
Des experts indépendants
Classé en "cancérogène possible" depuis 2014, le PFOA est désormais classé en catégorie 1 des produits cancérogènes, selon le CIRC. Un groupe dans lequel on retrouve d'autres substances comme l'amiante ou le benzène.
Le PFOS est de son côté classé en "cancérogène possible" dans le groupe 2B, celui dans lequel sont placées les substances dont le caractère cancérogène n'est pas avéré, mais pour lequel il existe cependant de sérieux doutes.
Cette décision se base sur le travail de trente experts indépendants du monde entier et l'analyse de l'ensemble des études scientifiques existantes sur ces substances.
La population mondiale exposée
Selon certains de ces travaux, le PFOA peut contribuer à accroître les risques de maladies infectieuses et à diminuer la réaction immunitaire aux vaccins.
Concernant le PFOS, il causerait, comme le PFOA, des altérations épigénétiques et aurait un effet immunodépresseur chez l'Homme.
On estime que l'ensemble de la population mondiale est exposé à ces deux substances au point qu'elles seraient présentes dans l'organisme de chacun.
