Policier accusé de violences familiales relaxé : le témoignage glaçant de son ex-femme dans « C à Vous »

Véronique, ex-femme d’Yves Milla, témoigne dans « C à Vous » le 22 avril 2024.
C à Vous Véronique, ex-femme d’Yves Milla, témoigne dans « C à Vous » le 22 avril 2024.

JUSTICE - L’émotion et la détresse de cette mère de famille traverse l’écran. Ce lundi 22 avril, l’ex-femme du policier relaxé dans une affaire de violences familiales a témoigné dans l’émission C à Vous sur France 5. Les larmes aux yeux, Véronique raconte comment son ancien compagnon Yves Milla a détruit sa vie, celle de ses deux enfants, et fait part de son incompréhension face à la décision du tribunal.

« Je me suis demandé si je comprenais bien les mots qui étaient dits. C’était tellement choquant. Comment je vais pouvoir dire ça à mon fils ? Qu’on le croyait mais que c’était normal, qu’on a le droit de le taper. Mon fils a dit : “Maintenant ça veut dire qu’on peut taper ses enfants, c’est légitimé” », raconte Véronique, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous.

Yves Milla, ancien major de la police aux frontières, avait été condamné en première instance à 18 mois de prison avec sursis probatoire de deux ans, ainsi qu’au retrait de l’autorité parentale. En appel, il a été relaxé. Malgré les témoignages corroborants les souffrances de la famille, la juge a estimé que les violences faisaient partie du « droit de correction » qu’il avait sur ses enfants. La décision a provoqué un tollé. Le parquet général, ainsi que les avocats de la mère et des deux enfants ont formé un pourvoi en cassation.

Dans C à Vous, Véronique se souvient des « colères folles » de son ex-mari. « Ce n’étaient pas seulement des gifles, on va au-delà des fessées, des gifles, du tirage de cheveux. On va dans des gestes qui vont jusqu’à étrangler un enfant, le soulever du sol, le coller au mur », décrit-elle. Elle continue au bord des larmes, en mimant les gestes. « (Son fils) faisait ses devoirs et son père le secouait par la tête. “Mais tu vas faire tes devoirs, mais tu vas écrire correctement ?” », hurlait Yves Milla, affirme Véronique. Elle affirme avoir également vu son ancien compagnon prendre son arme de service pour menacer leur enfant afin qu’il fasse ses devoirs.

« Mon fils dit encore aujourd’hui qu’il est détruit »

Ces actes ont détruit la famille et surtout son garçon, qui a pensé à mettre fin à ses jours. « Mon fils dit encore aujourd’hui qu’il est détruit. Un soir je le vois il prend un couteau, il veut se balancer par la fenêtre. Il voulait se balancer à la fenêtre avec un couteau pour être sûr que le couteau rentre bien dans sa cage thoracique », détaille Véronique.

Si elle craint pour la vie de ses deux enfants, elle se sent également en danger et possède un téléphone grave danger. « Je sais qu’il peut se venger, il a menacé à plusieurs reprises de me pousser au suicide. Je ne suis pas sereine. Je sais qu’on peut retrouver un jour ma voiture dans un fossé », livre-t-elle. Yves Milla rejette les accusations et reconnaît simplement avoir donné une « éducation rude et stricte » à ses enfants.

Sur X, la ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles Sarah El Haïry a aussi exprimé son incompréhension face à la décision de la cour d’appel. « Il ne m’appartient pas de commenter des décisions de justice. Mais il est je pense clair que le sens de l’histoire est celui de l’instauration d’une éducation sans violence, qu’elle soit physique ou psychologique », écrit-elle.

Elle rappelle que la loi de 2019 « interdit les violences éducatives ordinaires (fessées, menaces…) » et estime qu’il faut « accompagner les parents qui en ont besoin dans l’exercice d’une autorité sans violence » afin de lui « donner les clés pour faire autrement ».

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