La police indonésienne veut en finir avec les plats épicés à la marijuana à Aceh

Nous devons nous assurer que les personnes visitant la province pendant les Jeux nationaux (PON) se sentent en confiance en mangeant notre nourriture traditionnelle”, a déclaré à Kompas le directeur de la brigade des stupéfiants d’Aceh, le général Marzuki Ali Basyah, ajoutant : “Nous voulons lutter contre l’idée reçue selon laquelle la nourriture d’Aceh est [systématiquement] assaisonnée avec de la marijuana.”

COURRIER INTERNATIONAL
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Les autorités de cette province de Sumatra, la seule de l’Indonésie à appliquer la charia depuis 2002, veulent s’assurer que les milliers de sportifs qui participeront à cette compétition en septembre ne risqueront pas d’être testés positifs lors d’un contrôle antidopage après avoir consommé sans le savoir une substance illégale.

Marzuki cite l’exemple de la récente arrestation d’un homme testé positif à la marijuana lors d’un raid antidrogue. Les enquêteurs ont découvert plus tard qu’il avait, sans le savoir, consommé de la nourriture contenant cette “épice” un peu spéciale alors qu’il dînait dans un restaurant traditionnel de la province.

Tradition bien ancrée

Comme l’explique le quotidien, les habitants d’Aceh ne considèrent pas le cannabis comme une drogue mais une épice, voire une plante médicinale. Ses bienfaits sont mentionnés dans plusieurs ouvrages anciens, tels que “le livre du Tajul muluk où la marijuana est mentionnée comme un héritage du sultanat d’Aceh du XVIIIsiècle”. La consommation de cannabis est si courante à Aceh que les habitants la cultivent dans leur jardin.

Pourtant, la loi indonésienne sur les stupéfiants, l’une des plus strictes au monde, classe le cannabis comme drogue de type 1 avec 65 autres drogues, dont l’opium, la cocaïne et la méthamphétamine. Leur consommation et leur production peuvent entraîner de lourdes peines de prison, voire la peine de mort.

Le gouvernement de Jakarta a commencé à réprimer cette pratique à Aceh dans les années 1970, dans le cadre de sa guerre contre la drogue. Encore aujourd’hui, les autorités procèdent à l’incinération de champs de marijuana. Mais la tradition résiste, à tel point qu’en 2020 le gouvernement provincial a voulu légaliser l’usage du cannabis à des fins thérapeutiques.

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