La police brésilienne incrimine Jair Bolsonaro, ouvrant la voie à des poursuites
Au Brésil, la police fédérale a formellement accusé Jair Bolsonaro, l’ancien président d’extrême droite, d’association de malfaiteurs et d’introduction de fausses données dans le système de santé publique du pays, a révélé G1, le site du groupe Globo, mardi 19 mars. Seize autres personnes sont aussi incriminées. Il revient désormais au ministère public fédéral (équivalent du parquet) de décider ou non de le renvoyer devant la justice.
Ainsi, explique El País América, “la police fédérale [a] formellement demandé qu’il soit inculpé pour avoir falsifié son certificat de vaccination et celui de sa fille”. Elle accuse l’ex-président et ses complices “de s’être introduits dans le registre national des personnes vaccinées pour indiquer, de façon frauduleuse, qu’il avait été immunisé contre le Covid-19 durant la pandémie”. Le site hispanophone rappelle que Bolsonaro “est aussi visé par des enquêtes pour tentative de coup d’État et pour s’être approprié des bijoux offerts par les Saoudiens”.
“Chacun sait que je n’ai pas reçu le vaccin”
Selon le journal brésilien Folha de São Paulo, la police affirme que cette falsification a peut-être été effectuée “dans le cadre d’une tentative de coup d’État”. Jair Bolsonaro pourrait avoir voulu disposer des documents nécessaires à un départ à l’étranger en attendant l’issue des manœuvres destinées à empêcher le retour au pouvoir de l’actuel président de gauche, Lula.
De plus, son ancien aide de camp, le lieutenant-colonel Mauro Cid, également incriminé par la police, aurait déclaré avoir réalisé un faux certificat à la demande de Jair Bolsonaro, ajoute Folha de São Paulo. Ce dernier se défend de l’avoir demandé.
“Je suis calme. Chacun sait que je n’ai pas reçu le vaccin”, a réagi l’ancien président auprès de Reuters. Durant son mandat, Bolsonaro avait en effet minimisé la gravité de la pandémie et l’importance de la vaccination.
“Dans la dernière ligne droite de son mandat, son plan était de voyager aux États-Unis pour ne pas assister à l’investiture de Lula”, rappelle néanmoins El País. Il s’y est effectivement rendu le 30 décembre 2022, avant de revenir au Brésil quelques mois plus tard. “Il y avait toutefois un problème, ajoute le journal : les autorités états-uniennes exigeaient un certificat de vaccination.”
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