La polémique entourant Bastien Vivès atteint le Canada

Visé par une enquête en France depuis janvier pour diffusion d’images pédopornographiques, Bastien Vivès voit son œuvre sanctionnée au Canada. Le Devoir rapporte que les bibliothèques de Montréal ont retiré de leur catalogue début mars deux de ses bandes dessinées : Décharge mentale et Les Melons de la colère. Le journal explique que les autorités montréalaises ont confirmé ce retrait des œuvres “en raison d’illustrations pédopornographiques explicites et de l’absence de dénonciation des actes représentés”.

“Vivès produit des images fictionnelles. Les législations dans le monde sont différentes sur cette idée de la fiction. Dans certains pays, la représentation est illégale, qu’une image soit réelle ou fictionnelle — c’est le cas en France et au Canada”, commente auprès du Devoir Mathilde Barraband, cotitulaire de la Chaire collective de recherche franco-québécoise sur la liberté d’expression. Mais un ouvrage ne devrait pas être retiré tant qu’il n’est pas interdit : “On doit pouvoir aller à sa bibliothèque et le lire pour se faire sa propre opinion”.

La professeure Marie D. Martel, de l’École de bibliothéconomie de l’Université de Montréal, estime qu’“on assiste peut-être au renforcement d’une attitude moralisatrice et d’une approche plus prescriptive chez [les bibliothécaires], qui pourraient indiquer qu’elles sont de plus en plus prêtes aujourd’hui qu’il y a quelques années à choisir en faveur d’une négation de la liberté d’expression et de la restriction de la liberté de lire”.

Une chroniqueuse de La Presse ne mâche pas ses mots envers Bastien Vivès et son œuvre : “Ses albums prétendument transgressifs banalisent le viol, l’inceste et la pédophilie. Et ça, c’est difficilement défendable. Même au nom de la liberté d’expression.” Isabelle Hachey rappelle que Vivès a été encensé par la critique, mais qu’il a également tenu en 2017 sur Facebook des propos insultants à l’encontre de la dessinatrice Emma Clit. Elle conclut : “Malgré tout son talent, il semble que Bastien Vivès ait tendance à être, parfois, un sacré con.”

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