Polémique à Cannes: pour Elisabeth Borne, Justine Triet "doit réfléchir à son rapport à la réalité"

Elisabeth Borne n'est plus aussi remontée contre Justine Triet. Après avoir déclaré qu'elle refusait de voir Anatomie d'une chute en raison du discours anti-gouvernement de sa réalisatrice à Cannes, la Première ministre s'est montrée plus flexible ce dimanche dans BFM Politique.

"J'irai voir ce film, évidemment", a-t-elle déclaré en souriant. "Il a l'air d'être excellent."

Elle insiste, néanmoins, sur son désaccord avec la cinéaste: "On me l'a raconté, c'est un film sur le rapport à la réalité. Peut-être que la réalisatrice doit réfléchir à son rapport à la réalité, quand elle trouve qu'on ne soutient pas suffisamment la création."

La semaine dernière, la Première ministre avait déclaré au Monde qu'elle faisait "un blocage" qui l'empêchait d'aller voir le film, "vexée" par les propos de sa réalisatrice.

"La marchandisation de la culture"

En récupérant sa Palme d'or pour Anatomie d'une chute à Cannes en mai dernier, Justine Triet avait livré un discours engagé très critique envers l'exécutif. "Le pays a été traversé par une contestation historique, extrêmement puissante, unanime de la réforme des retraites. Cette contestation a été niée et réprimée de façon choquante", avait-elle déclaré, avant d'ajouter: "La marchandisation de la culture que le gouvernement néolibéral défend est en train de casser l'exception culturelle française."

"Je trouve (cela) assez choquant, dans un pays où il y a autant de soutien à la création", déclare ce dimanche la Première ministre. "Je pense que beaucoup d'acteurs du secteur culturel se souviennent des soutiens massifs qu'on a pu apporter pendant la crise Covid."

Sorti le 23 août, Anatomie d'une chute a immédiatement trouvé son public en réalisant le meilleur démarrage en quinze ans pour une Palme d'or. Depuis, il a dépassé le million de spectateurs.

Article original publié sur BFMTV.com