Poissons, fruits, céréales... Ce que les Français mangent en fonction de leurs revenus

Le salaire des Français influe sur ce qu’ils achètent dans les rayons des supermarchés et dans les commerces de proximité.

Les choix alimentaires des Français ne sont pas les mêmes selon leur revenu (crédit : getty image)
Les choix alimentaires des Français ne sont pas les mêmes selon leur revenu (crédit : getty image)

Dis-moi combien tu gagnes et je te dirais ce qu’il y a dans ton assiette. C’est l’idée d’un rapport de l’Insee réalisé en collaboration avec le Service de la Statistique et de la Prospectives (SSP) du ministère de l’Agriculture, publié mardi 27 février (document pdf). L’institut statistique a passé au crible l’évolution de la consommation alimentaire des Français entre 2009 et 2019 pour leur domicile principal et les choix ne sont pas les mêmes en fonction du salaire.

En France métropolitaine, les dépenses alimentaires ont augmenté de 10% sur la période étudiée. Leur part dans le budget consommation des ménages reste cependant stable sur l’ensemble des circuits de distribution étudiés (supermarchés, commerces traditionnels à l’exception des boulangeries et pâtisseries, marchés…). Elle tourne autour des 21% depuis la fin des années 1990 et est remontée à 22% en 2022 dans un contexte de forte inflation.

Plus de dépense dans les produits aquatiques pour les plus aisés

Des disparités dans les choix de consommation sont à noter en fonction du salaire. Les plus aisés dépensent plus en 2019 qu’en 2009 pour les produits aquatiques (10% contre 8% pour le reste des ménages). Sont compris dans cette classification aussi bien les poissons, que les crustacés et les produits de la mer surgelés. Ils consacrent également une part plus importante de leurs budget dans les fruits (9% contre 7%), notamment pour les fruits exotiques et les agrumes.

En revanche, ils dépensent moins en produits carnés et en pains et céréales que le reste de la population. Ce dernier point est sûrement sous-estimé du fait que l’étude ne prend pas en compte les boulangeries.

Plus de dépense en pains et céréales pour les plus modestes

Par rapport à 2009, les plus modestes consacrent une part plus importante de leur budget en pains et céréales achetés en moyenne et grande surface (+2,8 %), aux produits laitiers, aux boissons sans alcool et aux produits sucrés. “Les volumes de ventes de gâteaux secs et de pâtisseries augmentent le plus”, note le rapport.

À l'inverse, les moins aisés mettent moins de budget que la moyenne nationale dans les fruits et légumes, dans les produits aquatiques et dans les boissons alcoolisées.

Moins de viande, plus de fruits en général

Parmi les changements notables, la consommation de produits carnés a diminué en 10 ans pour tous les types de ménages, même si elle reste le premier poste de dépenses alimentaires (23% en 2019 contre 25% en 2009). Les viandes de boucherie enregistrent le gros recul. D’après l’Insee, "les ménages aux revenus intermédiaires achètent plus de charcuterie et de volailles, les ménages aisés privilégient la charcuterie, et les ménages modestes, la viande de volaille."

La part consacrée aux produits laitiers est également en baisse (-1 point), tout comme celle consacrée aux boissons alcoolisées (-0,6 point). Les Français ont reporté une partie de leur budget consacré à la viande sur les fruits, et dans une moindre mesure sur les légumes. Le rapport explique ce changement par une “augmentation des quantités achetées” pour les ménages les plus aisés. En revanche, pour les ménages modestes, il illustre davantage l’augmentation des prix.

*Kantar structure la population des ménages en quatre sous–groupes en fonction de leur niveau de revenus mensuels bruts et de leur nombre d’unités de consommation (UC). Les ménages dits "aisés" représentent 15 % des ménages français, les ménages aux revenus "moyens supérieurs" 30 %, les ménages aux revenus "moyens inférieurs" 40 % et les ménages dits "modestes" 15 %. Les ménages aux revenus "moyens supérieurs" et ceux aux revenus "moyens supérieurs" peuvent être regroupés dans la catégorie des ménages aux revenus "intermédiaires".

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