Le poète Pablo Neruda mérite-t-il un aéroport?

Le 10 décembre 1971, Pablo Neruda se voit remettre le prix Nobel de littérature à Stockholm.

Le projet de donner le nom du prix Nobel chilien à l'aéroport de Santiago se heurte à son passé d'agresseur sexuel et de père défaillant.

Après plusieurs années d’enlisement bureaucratique, le projet de rebaptiser l’aéroport international de Santiago-du-Chili du nom de Pablo Neruda, écrivain couronné par le prix Nobel de littérature en 1971, semblait enfin en passe d’aboutir. Mais le mouvement #Metoo semble avoir rattrapé le poète latino-américain le plus célébré du XXe siècle. Lui sont reprochés aujourd’hui, quarante-cinq ans après sa mort, des comportements sexistes ou peu éthiques.

La proposition de changer le nom de l’aéroport avait été faite en 2011 par un groupe de députés du Parti communiste, formation dans laquelle a milité Pablo Neruda (de son vrai nim Neftali Reyes) toute sa vie, au point d’en écrire une longue Ode à Staline en 1953. La commission culturelle de la Chambre a mis sept ans avant de donner son feu vert, le mois dernier. Un délai dû à l’opposition des partisans de l’appellation actuelle, Comodoro Arturo Merino Benitez, en hommage au militaire fondateur de la ligne aérienne nationale (LAN) en 1929. Le compromis trouvé est de baptiser Pablo Neruda l’aéroport international, le terminal des vols internes gardant le nom historique.

Pot de chambre

La décision (que le gouvernement doit encore valider) a provoqué la colère des mouvements féministes, qui mettent en avant un viol confessé par l’écrivain dans ses mémoires, et le fait qu’il ait abandonné sa fille unique, lourdement handicapée. Les deux épisodes sont liés à son séjour en Asie, quand il était jeune diplomate. En 1929, à 25 ans, Neftali Reyes accepte un poste de consul à Rangoun (Birmanie). Il sera ensuite envoyé à Singapour, à Ceylan ou à Java. A Ceylan, décrit-il dans son livre J’avoue que j’ai vécu, paru quelques mois après sa mort, Neruda a un coup de foudre pour la domestique qui vide son pot de chambre tous les matins. Après l’avoir traînée dans sa chambre, il la viole et «la (...)

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