En pleine guerre à Gaza, “business as usual” en Arabie saoudite
“Plus de six mille personnes se sont enregistrées pour la Future Investment Initiative”, un événement qui débute mardi 24 octobre et durera trois jours, à Riyad, rapporte le site économique américain Barron’s. Et aux dernières nouvelles, “les organisateurs ont noté seulement vingt annulations pour cause de guerre” à Gaza.
Communément appelé le “Davos du désert”, ce grand rassemblement annuel est à la fois une vitrine et une pièce essentielle de la stratégie économique du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane (MBS), résumée dans le plan Vision 2030, qui mise sur une diversification des investissements pour sortir le pays de sa dépendance au pétrole.
Et les Saoudiens sont “déterminés à ne laisser aucun événement extérieur affecter” leurs stratégies et objectifs à long terme, ajoute le magazine en citant Naser Al-Tamimi, spécialiste des affaires moyen-orientales.
Le Hamas, obstacle au projet économique de MBS
Ce que confirment également les unes de la presse saoudienne, et plus particulièrement celles de ce mardi 24 octobre, toutes consacrées au lancement en grande pompe par le prince héritier de “l’ambitieux événement mondial de l’e-sport”, selon le quotidien saoudien anglophone The Saudi Gazette.
Arab News aussi fait sa une sur l’événement, avec une photo de Mohammed Ben Salmane, du footballer Christiano Ronaldo et du président de la Fifa, Gianni Infantino. Il en va de même pour les autres quotidiens saoudiens, où la question de Gaza est réduite à la portion congrue, voire totalement absente de la une, à l’instar du journal Okaz.
Certes, dès l’attaque du Hamas le 7 octobre, l’Arabie saoudite avait semblé vouloir se saisir de la question pour se poser en héraut de la cause palestinienne. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères ne s’était pas seulement abstenu de condamner le Hamas, mais avait imputé à Israël la responsabilité de “l’explosion de la situation comme résultat de l’occupation, de la privation des Palestiniens de leurs droits légitimes et de la répétition de provocations systématiques contre leurs [lieux] saints”.
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