En pleine forme mais sur le banc, pourquoi Gonçalo Ramos n'a pas joué une minute contre Dortmund

Ses six buts en un mois n'ont pas convaincu Luis Enrique de le faire entrer. Lors de la défaite 1-0 du Paris Saint-Germain sur la pelouse du Borussia Dortmund en demi-finale aller de Ligue des champions ce mercredi 1er mai, Gonçalo Ramos est resté sur le banc. Malgré son statut de meilleur supersub de Ligue 1 avec ses cinq buts et une passe décisive inscrits comme remplaçant, l'attaquant portugais a vu Randal Kolo Muani, pourtant en méforme, lui griller la priorité en prenant la place de Bradley Barcola en seconde période (65e).

La non-entrée de Gonçalo Ramos en a étonné plus d'un, à commencer par Daniel Riolo, peu amateur des choix tactiques de Luis Enrique. "Donc Ramos était sur le banc, avec l’idée qu’il aurait une demi-heure dans ce match. Le génie a décidé qu’il n’aurait pas une minute dans ce match. J’imagine que tout le monde a compris, puisqu’il n’y a que moi qui ne comprend rien et que tout le monde comprend tout quand le génie prend une décision", s'est indigné le polémiste dans l'After Foot sur RMC.

Luis Enrique voulait un ailier gauche capable de défendre

En conférence de presse d'après-match, la non-entrée de Gonçalo Ramos a fait l'objet d'une question. Comme souvent, Luis Enrique n'a pas voulu directement répondre: "Nous, entraîneurs, prenons toujours nos décisions en fonction de ce que nous pensons être le meilleur pour l'équipe. Avant de parler des changements, il faut dire que c’était un match équilibré entre deux équipes qui jouent bien au football quand elles ont le ballon".

Alors comment expliquer que Gonçalo Ramos n'ait pas été utilisé, alors que l'entrée de Randal Kolo Muani, sur l'aile gauche, n'a pas été une réussite? L'entraîneur espagnol a apporté des éléments de réponse lorsqu'il a été interrogé sur les tâches défensives attribuées à Ousmane Dembélé, Vitinha et Fabian Ruiz, tous chargés d'un adversaire en particulier pour empêcher le BVB de mettre en oeuvre ses circuits de passes habituels: "Notre objectif était clairement de presser. (...) Nous avons essayé de nous protéger sur notre côté gauche, en permettant un deux contre un pour Barcola. Nous voulions avoir notre latéral ou un milieu capable d'aider à défendre sur les longs ballons".

Bradley Barcola, en tant qu'ailier gauche, avait donc pour consigne d'être très attentif à son positionnement défensif. La même vigilance a manifestement été demandée à Randal Kolo Muani, souvent vu au pressing ou marquage de Julian Ryerson pour empêcher ce dernier de combiner avec Mats Hummels ou Jadon Sancho. Ce qui permet de comprendre comment l'ancien Nantais sort la balle depuis le coin de la surface parisienne à la 72e minute.

Toujours en conférence de presse, Luis Enrique a fait savoir qu'il n'avait "rien changé tactiquement" après la mi-temps: "En première période, (...) nous aurions dû être plus incisifs en attaque. Nous avons ensuite proposé plus de choses à notre adversaire, qui a dû défendre son but d’avance. En seconde période, je n’ai rien à reprocher à mes joueurs concernant l’état d’esprit. Ce n’est pas lié à la tactique".

Ramos barré par Mbappé

Ces propos tendent aussi à expliquer pourquoi Kylian Mbappé, peu travailleur défensivement, n'a pas été décalé sur l'aile gauche au cours du match. D'une manière générale, c'est ce que semble avoir décidé Luis Enrique depuis le mois de décembre. En Ligue des champions, la bascule s'est faite en deux temps: d'abord lors de la seconde période du nul 1-1 contre Newcastle au Parc des Princes, puis... sur le terrain du Borussia Dortmund (1-1). Au cours des dernières semaines, il arrive parfois à Luis Enrique de le placer à gauche. Ce qu'il a retenté lors du quart de finale aller contre le FC Barcelone, contre qui Marco Asensio a débuté dans l'axe. Un retour aux sources peu concluant et avorté dès la mi-temps avec l'entrée de Bradley Barcola.

Mais si Kylian Mbappé occupe l'axe, avec une réussite qui fait débat, il n'y a donc pas de place pour le pur numéro neuf Gonçalo Ramos, au profil plus renard des surfaces que technicien à l'aise dans la participation au jeu. Ce qui explique son temps de jeu famélique en Ligue des champions depuis cet ajustement. Contre la Real Sociedad? Zéro minutes aller-retour. Contre le Barça? Seulement cinq minutes de temps réglementaire à l'aller, rien à Montjuïc. Sans doute faudra-t-il que Luis Enrique change son approche sur le façon de contrer le Borussia Dortmund pour que Gonçalo Ramos puisse se montrer le 7 mai. Difficile cependant d'imaginer "Lucho", très sûr de ses principes, changer abruptement ses plans dans la dernière ligne droite de la saison.

Article original publié sur RMC Sport