En pleine crise des agriculteurs, Fesneau annonce une prime à l’arrachage pour les vignes

Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a annoncé ce mercredi 31 janvier sur Sud Radio que le gouvernement mettait au total sur la table 230 millions d’euros supplémentaires pour aider les vignerons.
PHILIPPE DESMAZES / AFP Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a annoncé ce mercredi 31 janvier sur Sud Radio que le gouvernement mettait au total sur la table 230 millions d’euros supplémentaires pour aider les vignerons.

AGRICULTURE - L’objectif à long terme : diversifier les vignobles. En pleine crise agricole, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a annoncé ce mercredi 31 janvier que le gouvernement mettait sur la table 80 millions d’euros supplémentaires pour soutenir « l’ensemble des régions viticoles qui sont en crise ». Il a également promis une prime à l’arrachage des vignes pour une enveloppe globale de 150 millions d’euros.

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Le ministre a d’abord rappelé qu’une crise « structurelle » touche en ce moment le secteur viticole : de moins en moins de vin est vendu en France et à l’étranger, mais la production continue d’augmenter. Pour endiguer le phénomène, Marc Fesneau propose d’arracher « temporairement » les vignes pour résorber la surproduction le temps que la consommation reparte.

Cela pourrait concerner, selon lui, « jusqu’à 100 000 hectares » sur près de 800 000 hectares de vignes en 2020, soit une grosse partie du vignoble français.

  

Une mesure qui se veut pérenne

La mesure n’est pas nouvelle, elle avait déjà été annoncée par le gouvernement à l’automne et approuvée en novembre par la Commission européenne. Les viticulteurs bordelais avaient ainsi sollicité fin 2023 l’arrachage d’environ 8 000 hectares de leur vigne, selon le ministère de l’Agriculture, contre une aide forfaitaire de 6 000 euros par hectare.

Mais ce dispositif était jusqu’alors essentiellement destiné à lutter contre la flavescence dorée, une maladie qui menace les vignes laissées à l’abandon ; 57 millions d’euros avaient alors été budgétés.

Désormais, avec une enveloppe de 150 millions d’euros, Marc Fesneau voit plus grand et souhaite que la prime à l’arrachage devienne pérenne. « Elle pourrait être rendue définitive pour motif de diversification agricole, pour planter autre chose », comme d’autres cépages, a-t-il expliqué sur Sud Radio. Cette mesure doit encore recevoir l’approbation de la Commission européenne qui ne devra pas la considérer comme de la concurrence déloyale vis-à-vis des vignerons étrangers.

Le ministre attendu à Bruxelles cet après-midi a aussi développé d’autres mesures de soutiens aux exploitants, dont « 80 millions d’euros » pour soutenir la trésorerie des vignerons des régions touchées par « des aléas », notamment le mildiou. Concernant les plus jeunes agriculteurs, il a également assuré que « des mesures fiscales pour aider à la transmission des exploitations » étaient en réflexion. Enfin, en réponse à la colère des agriculteurs bloquant les autoroutes, il a promis une « radicale simplification des normes environnementales ».

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