Le Planning familial demande du soutien après sa campagne montrant un homme "enceint"

Le Planning familial demande du soutien après sa campagne montrant un homme "enceint"

L'association a indiqué réfléchir à porter plainte contre les détracteurs de sa dernière affiche, montrant un homme au ventre arrondi.

La polémique ne cesse d'enfler depuis la publication, mercredi, d'une affiche du Planning familial montrant un homme "enceint" au ventre arrondi. "Au Planning, on sait que des hommes aussi peuvent être enceints", est-il écrit sur cette nouvelle campagne, créée par le dessinateur Laurier the Fox.

L'illustration n'est pourtant pas au goût de tout le monde. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnes ont pris la parole pour critiquer cette initiative. "Une société, une civilisation menacent de disparaître quand elles recusent leurs valeurs, leur identité, sombrent dans le relativisme et tiennent ce genre de propos stupides", a par exemple écrit sur Twitter le porte-parole du Rassemblement national, Philippe Balard.

De son côté, le compte Twitter officiel du parti d'Eric Zemmour Reconquête a dénoncé, sur le même réseau, les "nouveaux délires du Planning familial", "financés" par les impôts des Français. A ces critiques plus ou moins virulentes se sont ajoutées de nombreuses insultes transphobes.

L'association dénonce une attaque de l'extrême-droite

Dans un communiqué publié vendredi, le Planning familial lance donc un "appel à soutien" en dénonçant une "attaque extrêmement violente sur Twitter et sur d'autres réseaux sociaux".

"Ces attaques prennent prétexte d'une affiche présentant une personne trans pour appeler à notre désubventionnement, pour questionner notre légitimité en tant qu'association de défense des droits des femmes et de lutte pour le droit à l'avortement", pointe le communiqué, qui assimile ces attaques à l'extrême-droite et ses sympathisants.

Crispations chez les critiques

Si une grande partie des attaques visant le Planning familial émanent de comptes proches du Rassemblement national de Marine Le Pen ou du parti d'Éric Zemmour, d'autres personnes éloignées de ces sphères se sont montrées critiques de la démarche de l'association, dont certaines militantes féministes.

"'Extrême-droite' is the new (est devenu l'équivalent de, NDLR) 'pas d’accord avec moi'. Ça me rend dingue cette malhonnêteté intellectuelle", a ainsi écrit la militante féministe Marguerite Stern, qui avait auparavant exprimé sa "peur" que le Planning familial "distribue des hormones comme des bonbons à des ados perdues en leur présentant la transition comme le remède à tous leurs maux".

Dans la même démarche, le ténor du barreau Alain Jakubowicz a usé d'ironie pour dénoncer ce qui, selon lui, est une conclusion trop rapide: "Chacun sait que je suis depuis toujours un redoutable militant d’extrême droite… Mais au fait, en quoi le fait de trouver votre campagne grotesque serait faire offense aux 'minorités de genre' comme vous dites?"

"Aujourd’hui les hommes enceints. Demain la ménopause des hommes? À quand la prostatite des femmes?", avait-il tweeté, la veille.

Anne Hidalgo dénonce des "attaques haineuses"

Revenant sur la polémique, de nombreuses personnalités politiques ont au contraire exprimé leur soutien auprès du Planning familial, la député EELV-Nupes Sandrine Rousseau remerciant pour sa part l'association, qui vient "en soutien de toutes les situations sans aucun jugement". "C'est ce qui fait sa force", a-t-elle écrit sur Twitter vendredi.

Dans son communiqué, l'association a indiqué qu'elle réfléchissait à porter plainte contre ses "détracteurs". "Rien ne peut justifier la violence des propos tenus depuis plusieurs jours à l'encontre de notre organisation et des personnes concernées. Rien sauf la haine. Et cette haine, nous la combattons sans faillir", est-il martelé dans le document.

Article original publié sur BFMTV.com

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