Plan de relance européen: l'opposition critique Emmanuel Macron

Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), donne une conférence de presse, à Marseille, le 6 juin 2020 - Christophe SIMON © 2019 AFP
Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), donne une conférence de presse, à Marseille, le 6 juin 2020 - Christophe SIMON © 2019 AFP

"Un jour historique pour l'Europe." Aux premières heures de la journée, ce mardi, Emmanuel Macron s'était félicité sur Twitter de l'accord trouvé par les dirigeants des 27 pays de l'Union européenne sur le plan massif de relance post-Covid.

Cet accord a été trouvé à la suite d'une bataille acharnée entre les pays dits "frugaux" et le couple franco-allemand. Pour soutenir l'économie européenne qui affronte une récession historique, le plan prévoit un fonds de 750 milliards d'euros, qui pourront être empruntés par la Commission sur les marchés. Il se décompose en 390 milliards de subventions, qui seront allouées aux Etats les plus frappés par la pandémie. Ce sera la dette commune à rembourser par les 27.

Emmanuel Macron "a cédé"

Pour autant, cet accord ne fait pas que des heureux. Sur Twitter, Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, a publié une série de messages dans lesquels il a qualifié de "Bérézina" l'ensemble des mesures prises.

"Emmanuel Macron a tout cédé: "des rabais de cotisations aux pays radins, des contrôles de dépenses, la baisse du montant du plan de relance etc. Bérézina. Au secours la propagande", a-t-il tout d'abord écrit.

Par la suite, le député des Bouches-du-Rhône a également publié une liste de pays pour lesquels des rabais ont été augmentés: le Danemark, les Pays-Bas, la Suède, l'Allemagne et l'Autriche.

De manière plus générale, Jean-Luc Mélenchon reproche à emmanuel Macron d'avoir "cédé" sur de trop nombreux points, dont le budget de la Politique Agricole Commune et le remboursement des "fonds de relance."

En guise de conclusion, il a publié un communiqué signé de la délégation France insoumise au Parlement européen, dans lequel est pointé les différentes critiques contre ce plan massif.

Dans sa réflexion, il est d'ailleurs suivi par l'eurodéputée insoumise Manon Aubry, qui résume les avancées de manière suivante: "moins de subventions, plus de contrôle austéritaire, aucun engagement précis sur les ressources propres: le "plan de relance" est tué dans l'œuf."

De son côté, le député de Seine-Saint-Denis Éric Coquerel fustige des "aides au rabais" et "un plan indigent face au Covid-19 et à la transition écologique."

"Pire accord pour la France"

De l'autre côté de l'échiquier politique, les critiques fusent également. Toujours sur Twitter, la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, estime que cet accord est "le pire pour la France et toute l'histoire de l'UE."

"Pour protéger son ego, il sacrifie notre avenir et notre indépendance: impôts européens, abandon de notre agriculture, engagement financier colossal du pays... ", complète-t-elle.

Avant même la signature du plan de relance, l'eurodéputé Jordan Bardella tançait déjà le comportement d'Emmanuel Macron, qui selon lui était "pathétique" car "depuis trois jours pour exiger... que notre pays paie des milliards et perde encore en souveraineté."

Article original publié sur BFMTV.com