Plan de paix à Gaza : le Hamas juge « positive » la proposition d’Israël, « lueur d’espoir » en Europe

Les discussions semblent en bonne voie pour permettre la mise en place d’une trêve de six semaines, qui pourraient se concrétiser par la libération des otages et le retrait des troupes d’Israël à plus long terme.
OMAR AL-QATTAA / AFP Les discussions semblent en bonne voie pour permettre la mise en place d’une trêve de six semaines, qui pourraient se concrétiser par la libération des otages et le retrait des troupes d’Israël à plus long terme.

INTERNATIONAL - Un nouvel espoir de paix, après une semaine d’indignation à travers le monde ? Alors qu’un accord de paix est toujours attendu à Gaza, pour permettre un cessez-le-feu et la libération des otages, le Hamas a indiqué ce samedi 1er juin qu’il jugeait de manière « positive » la nouvelle feuille de route israélienne qui lui a été présentée.

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Le mouvement islamiste palestinien a estimé que « ce qui a été inclus aujourd’hui dans le discours du président américain Joe Biden quant à un cessez-le-feu permanent, le retrait des forces israéliennes de Gaza, la reconstruction et l’échange de prisonniers ». C’est en effet Joe Biden en personne qui a dévoilé le nouveau plan de paix israélien soumis, selon lui, au Hamas via le médiateur qatari.

Après bientôt huit mois de guerre et une dernière semaine tendue sur la scène internationale, le président des États-Unis a vivement invité le Hamas à accepter ce plan, lors d’une allocution à la Maison Blanche. « Nous ne pouvons pas laisser passer » cette occasion d’un accord à Gaza, a-t-il lancé, estimant qu’il était « temps que cette guerre se termine ».

Un plan en plusieurs étapes

Lors de cette prise de parole, Joe Biden en a profité pour détailler le programme de ce plan de paix, dont la première phase serait un cessez-le-feu total, avec un retrait des troupes israéliennes des « zones habitées de Gaza » pour une durée de six semaines.

L’arrêt des combats serait d’ailleurs accompagné de la libération de certains otages israéliens enlevés durant l’attaque sanglante du 7 octobre contre Israël, notamment les femmes et les malades. Cette libération serait également liée à la remise en liberté de prisonniers palestiniens détenus par l’État hébreu.

Particulièrement ambitieux, ce cessez-le-feu temporaire pourrait même devenir « permanent » si le Hamas « respecte ses engagements », a assuré le président américain. La phase suivante du plan comprendrait notamment la libération de tous les otages encore détenus.

Dans un désir d’apaisement avec les familles d’otages israéliens, épuisées par les mois d’attente loin de leurs proches, le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué que le gouvernement était « uni dans son désir de ramener » les otages « aussi vite que possible » et que le Premier ministre avait « autorisé l’équipe de négociations à présenter un plan pour atteindre cet objectif ».

En revanche, le cabinet du Premier ministre a quand même souligné le fait que la guerre ne s’arrêterait « pas tant que tous ses buts ne (seraient) pas atteints », citant « le retour » de tous les otages et « l’élimination des capacités militaires et gouvernementales du Hamas ». Ce dernier point étant devenu l’une de ses conditions sine qua non pour mettre un terme à son opération militaire dans la bande de Gaza.

Soutien de la France

Ces développements plutôt inattendus, après une semaine marquée par l’indignation suscitée par les bombardements israéliens sur Rafah, ont suscité un concert de réactions à travers le monde. À commencer par celle du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, qui a appelé Israël et le Hamas à « saisir l’occasion » afin d’obtenir une « paix durable au Moyen-Orient ».

En Europe, cette dernière proposition a été qualifiée de « réaliste », car elle offre une réelle opportunité d’avancer vers une fin de la guerre et des souffrances des civils à Gaza, a commenté la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. En France, le président Emmanuel Macron a lui aussi soutenu « la proposition d’accord global des États-Unis » dans un tweet partagé ce samedi. Côté allemand, la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock a été la première à évoquer une « lueur d’espoir » pour « débloquer le conflit ».

Cette annonce a également été saluée en Israël par le Forum des familles d’otages. « Nous ne pouvons laisser cette occasion filer », a-t-il commenté, en appelant la société civile à se mobiliser pour pousser les dirigeants politiques à accepter et mettre en œuvre la proposition.

Avant ce grand nombre de réactions positives à ces annonces en faveur d’une voie vers la paix, le Hamas avait prévenu dès vendredi les médiateurs de ses « exigences », surtout un cessez-le-feu permanent et un retrait total d’Israël de la bande de Gaza, n’étaient « pas négociables ». Ce qu’Israël semble désormais avoir pris en compte.

D’autant plus que dans l’enclave palestinienne, la situation est plus critique que jamais après une semaine de frappes meurtrière pour la population civile alors que les forces israéliennes ont continué de progresser jusqu’au centre de Rafah, devenue l’épicentre du conflit. L’armée a également pris le contrôle stratégique du « Corridor de Philadelphie », une zone tampon stratégique à la frontière entre ce territoire palestinien et l’Égypte.

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